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mercredi 2 juillet 2008

Patrick de Carolis doit arrêter de prendre les salariés en otage et partir.

Patrick de Carolis ne peut plus rester. Ce mercredi 2 juillet sur RTL, celui qui a encore en charge la télé publique, s'en est violemment pris de fait à son employeur.

Celui qui, plus préoccupé par son festival qu'il présente cet été à Rocamadour que par l'avenir de la télé publique, a sonné la charge au micro de Jean-Michel Aphatie contre le Chef de l'Etat, cet Etat qui l'emploie!

La veille lors d'un Comité de groupe volontiers qualifiable de houleux, P.D.C s'en était déjà pris au pouvoir l'accusant de vouloir l'asphixier. Il avait même demandé aux présents de ne pas révéler la teneur de ses propos avant son passage sur RTL.

Carolis amnésique! Le 25 juin dernier, après que Jean-François Copé ait rendu le rapport de sa commission au Président de la République, P.D.C.était bien, lui aussi, à l'Elysée. Il y déclarait à la presse puis comme à sa bonne habitude aux salariés par mails internes:"J'ai pris acte avec satisfaction du soutien du Président de la République au virage éditorial que nous avons amorcé depuis 3 ans. Soutien au projet qui était le notre de transformer France télévisiosn en une entreprise unique" [Cette bonne blague! Soutien au projet qui était le notre ben tiens, évidemment qu'il le soutenait le projet d'entreprise unique puisqu'il était concocté au travers de ses 26 pages par le fameux cabinet Gide Loyrette et Nouel qui emploie depuis fin 2007, le président de la commission et avocat d'affaires: Jean-François Copé]

Il était ravi, content le P.D.C. Comme il le disait encore quelques jours auparavant "Tout cela [ structure unique, synergies, media global ou encore offre éditoriale alternative] confortait sa stratégie"

Il ne manque pas d'air le P.D.C. d'aller s'en prendre comme cela, aujourd'hui à son employeur dont il qualifie au passage l'analyse de "stupide". Voila une semaine, tout était formidable et paf! huit jours après, rien ne va plus.

Sa "satisfaction", le fait de voir "confortée sa stratégie" et le soutien du Président de la République dont "il se félicitait", envolés. Pire, il hausse le ton (soi-disant!), il fulmine le P.D.C, il ne décolère pas, il prétend que "le compte n'y est pas".

Et si tout simplement le contrôle fiscal ordonné à France Télévisions par les services de l'Etat, son employeur, à n'était pas bon?!

Si justement comme il s'en offusque, "le compte n'y était pas"?! Plutôt faudrait-il dire les comptes n' y étaient pas puisque les droits d'alerte votés sur France 2, France 3 et France 5 et toujours actifs devraient révéler une situation financière globalement catastrophique pour 2007 et cela avant même l'annonce du 8 janvier 2008 sur la suppression de la pub.

Il avait semble-t-il prévu de démissionner le 1er juillet mais à l'instant de..., il ne s'est pas senti "le coeur"; alors pourquoi à présent ce chantage à l'automne sur l'air de "si je n'ai pas les moyens, je m'en vais" ?

Le point de chute qu'il était sur le point d'obtenir tarderait-il à venir? S'est-il dit que pour presser le mouvement, il serait bon qu'il fasse quelque chose qui lui ouvrît une porte de sortie?

Toutes ces interrogations dont lui seul- ou à peu près- connait les réponses. Alors oui, ils ont été quelques uns à aller encore le féliciter et parler d'"attitude courageuse".
Il s'agit peut-être, là aussi, de sujets amnésiques qui ont du oublier toutes les brosses à reluire qu'il a passées dès le 8 janvier et dont il affirmait encore hier que cela "avait été amorcé depuis 3 ans".

Pour les convaincre les amnésiques, les naïfs, les distraits, voici l'article du Canard enchaîné sur le sujet.



Il a très mal joué la partie le P.D.C. et l'interview dont vous avez ci-après la retranscription, ne trompe personne

"Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Patrick de Carolis.

Patrick de Carolis : Bonjour, et bonjour à vos auditeurs qui sont aussi les téléspectateurs de France Télévisions.

Nous sommes heureux de vous accueillir, ce matin. Le Président de la République a justifié ainsi, lundi soir, sur France 3, la réforme de l'audiovisuel public qu'il a initiée. Les programmes de France Télévision, a-t-il dit, ressemblent encore trop aux programmes des chaînes privées. Qu'avez-vous pensé de ce jugement, Patrick de Carolis ?

Pas du bien.

Vous n'êtes pas d'accord avec le Président de la République quand il dit cela ?

Non je ne suis pas d'accord avec lui. Je le lui ai dit d'ailleurs. On s'est expliqué très, très franchement. Vous savez, je crois qu'il est temps de dire que la télévision, c'est un métier qui est fait par des professionnels, qui répond à des règles, à des processus industriels parfois et qu'il est bon qu'on laisse travailler les professionnels.

Et ce jugement vous a paru mal prendre en compte leur travail ?

Depuis trois ans, avec Patrice Duhamel, avec des équipes de France Télévision, nous nous efforçons de faire une télévision respectable. Et j'entends qu'elle soit respectée.

Elle ne l'est pas ?

Depuis trente-cinq ans que je fais ce métier à la télévision, j'ai toujours eu une ligne de vie professionnelle qui est l'indépendance quels qu'aient été mes actionnaires : privés ou publics, et je trouve que lorsqu'on dit qu'il n'y a pas de différence entre la télévision de service public ou les télévisions privées, je trouve cela faux, je trouve cela stupide, et je trouve cela injuste, profondément injuste.

Ces mots (excusez-moi !), ces mots de "faux et stupide" qui sont adressés au Chef de l'Etat sont très violents...

... qui sont adressés à tous ceux qui portent un jugement qui est inexact sur le travail qui est fait par des milliers de collaborateurs.

Ces jugements vous mettent en colère, Patrick de Carolis ?

Non pas du tout. Je suis ni en colère, ni fatigué, ni usé. Je dis tout simplement les choses telles que je les ressens en chef d'entreprise qui défend une maison, qui défend un savoir-faire et qui défend des collaborateurs qui sont inquiets pour leur avenir, à juste titre.

Parlons justement de cet avenir, si vous le voulez bien ?

Si vous le voulez bien !

La suppression de la publicité sur France Télévisions entre 20 heures et 6 heures du matin interviendra le 1er janvier prochain. Le manque à gagner pour votre groupe, France Télévisions, est de 450 millions d'euros. Il est estimé à ce niveau ; et le Président de la République a décidé que des taxes seraient créées pour compenser ce manque à gagner. L'équilibre financier tel qu'il est envisagé par la réforme vous paraît-il satisfaisant, Patrick de Carolis ?

D'abord très rapidement, j'ai salué le travail de la Commission Copé et certaines de ses préconisations. J'ai salué également certaines pistes qu'avait retenues le Président de la République, et notamment celles de l'entreprise unique. J'y suis totalement favorable puisque c'est un, je dirais, une préconisation que j'avais faite moi-même, il y a plus d'un an et demi. Je crois que cette télévision doit se réformer.

Sur l'aspect financier, nous allons engager - et le Président de la République m'a demandé avec Christine Albanel de travailler sur un plan d'affaires pour les prochaines années. J'estime aujourd'hui, d'après les déclarations des uns et des autres que le compte n'y est pas. J'estime aujourd'hui que nous n'avons pas les moyens de nos ambitions futures. Donc, nous allons faire ce plan d'affaires, je vais y mettre toute mon énergie, tout mon professionnalisme. Nous allons travailler avec les services de l'Etat que je respecte et qui sont compétents ; et puis, à la fin de l'été, courant septembre, nous verrons si le compte y est. Si le compte y est, je m'en féliciterais, je le dirais. S'il n'y est pas, je prendrais mes responsabilités.

Vous savez, M. Aphatie, à l'impossible nul n'est tenu ! Donc si à un moment donné, je vois que je n'ai pas la possibilité de faire mon travail, d'avoir les moyens de nos ambitions, je le dirais et je dirais "stop". Et je vais vous dire une chose : Il y a deux indicateurs dans ma vie. Il y a le professionnalisme, les budgets c'est-à-dire avoir les moyens de nos ambitions, et comme je le disais tout à l'heure, il y a l'indépendance. Jamais (vous entendez !) -je crois qu'il est bon de le rappeler quand je lis ça et là certains commentaires... Jamais je ne soumettrai mes grilles de programme. Jamais je ne soumettrai à un quelconque concept d'émission à un quelconque visa venu de l'extérieur de l'entreprise. Que cette chose soit dite. Elle est claire et simple.

Elle a été entendue, sans doute, Patrick de Carolis. Ce matin, sur RTL, vous faites beaucoup de mises au point finalement. D'une part, le travail depuis trois ans, a différencié notamment France Télévisions et les télévisions privées. D'autre part, le compte n'y est pas. Vous le dites ce matin ?

Je dis que pour l'instant, le compte n'y est pas. Et c'est mon devoir de le dire avant une négociation qui va s'engager et qui est cruciale pour l'avenir de France Télévisions.

Mais une négociation ? Vous espérez davantage d'argent ?

Je l'espère. J'espère, en tout cas, qu'il y aura l'équilibre financier. L'équilibre financier est absolument nécessaire pour la bonne marche de l'entreprise. Il est absolument nécessaire pour le développement de cette entreprise. Et il est absolument nécessaire pour la réussite de cette grande réforme que j'appelle de mes vœux.

Vous sentez, aujourd'hui, que le climat, le rapport avec le Président de la République est, comment vous le qualifieriez, assez mauvais, on peut le dire comme ça ?

Non pas du tout. Il est franc. Il est respectueux. Mais vous savez, moi je ne rentre pas dans une vision affective des choses. Je ne suis pas dans "je t'aime moi non plus". Je suis chef d'entreprise, je vis une période extrêmement dense, parfois rude.

Difficile ?

Difficile. Je crois que tous les Chefs d'entreprise qui ont vécu cette période d'incertitude peuvent me comprendre. Depuis le début de l'année, je tiens comme on dit le cap de ce navire, j'en suis fier, j'en suis totalement responsable. Et je mettrai toute mon énergie à défendre les intérêts de cette entreprise.

Le Président de la République a aussi décidé que désormais le président de France Télévisions serait nommé directement en conseil des ministres, et non plus par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. Il l'a justifié, lundi soir, en disant que ce système actuel nommé par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, représentait, était une hypocrisie totale. Vous, c'est le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel qui vous a nommé. Vous êtes donc issu d'une procédure hypocrite, Patrick de Carolis ?

Ecoutez, je suis très fier d'avoir été élu par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel pour qui j'ai une très grande estime. Vous savez, moi j'ai été élu il y a trois ans sur un programme professionnel, sur du contenu, sur une ambition, sur un projet industriel qui était de faire un groupe. Je l'ai proposé à neuf conseillers qui m'ont élu dès le premier tour avec cinq voix. Ca n'a pas été facile parce qu'à l'époque, souvenez-vous, l'Elysée ne me soutenait pas contrairement à ce que l'on a cru ou dit. Matignon ne me soutenait pas. La veille de mon audition, il y a eu dans un grand quotidien parisien, un grand titre comme quoi Matignon soutenait le candidat sortant...

Marc Tessier.

Je n'étais pas soutenu par le ministre de la Culture de l'époque. Et j'ai été élu. C'était une grande preuve d'indépendance de cette institution.

Donc, le système n'est pas aussi hypocrite que le Président l'a dit ?

Mais vous savez, je suis très mal placé pour répondre à cette question. Je suis en poste. Donc quelle que soit la réponse que je vous ferais, elle ne sera pas dénuée ou en tout cas, considérée comme telle d'arrière-pensées.

Ce que je veux dire. Je vais donner cet exemple qui est un exemple d'indépendance. Et puis, je vais en donner un autre. Vous savez, dans les années 70, un monsieur a été nommé. Il s'appelait Pierre Desgraupes. Il a été nommé par le gouvernement. Et il a été le symbole même de l'indépendance. Donc je crois qu'aujourd'hui, ce qui est important quelles que soient les procédures, à partir du moment où elles garantissent cette indépendance, à partir du moment où elles s'appuient, elles se fondent sur un projet professionnel d'un candidat, je crois qu'après, l'indépendance c'est affaire d'hommes, c'est affaire de femmes. Moi je suis indépendant dans ma tête.

Chacun aura noté, Patrick de Carolis, vos propos d'une grande franchise ce matin au micro de RTL.

Comme toujours.

Ils pourraient avoir des conséquences. Vous vous y préparez ?

Les cons��quences, c'est que je mets au travail l'entreprise. Elle est sur le chemin de la réforme. Et je mets toute mon énergie à défendre ses intérêts.

Vous serez président de France Télévisions au moins jusqu'à la fin de l'été ?

(silence) Je pense...

Donc, nous vous remercions d'être venu sur RTL ce matin.

A très vite.

Patrick de Carolis était l'invité de RTL. Bonne journée.

Auteur : Jean-Michel Aphatie"


Patrick de Carolis, n'a peut-être pas saisi que sa tentative de se faire passer pour un martyr en prenant au passage l'entreprise à témoin mais surtout en otage, ne peut-être que vouée à l'échec.

Que Patrick de Carolis ne soit pas d'accord avec son employeur, c'est son droit. Qu'il en tire les conséquences et s'en aille, c'est aussi son droit mais de grâce qu'il utilise les médias, la presse ou encore certains syndicalistes comme il le fait sur l'air de "vous ne savez pas ce que vous allez avoir après moi!", ça c'est parfaitement indigne et franchement indécent.

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