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dimanche 25 octobre 2009

France Télévisions : l’insupportable cogestion avec la CGT

France Télévisions : l’insupportable cogestion avec la CGT

Vendredi 23 octobre, la direction convoquait les organisations syndicales à une nouvelle réunion organisée dans l’urgence suite à la réunion de la veille, où Carolis sommé de s’expliquer avait lancé devant une trentaine de personnes : «Je n’ai jamais dit que le 7 juin nous aurions fini…de toute façon il faudra faire vivre l’accord».

Aux questions posées à la direction par les représentants du SNPCA-CGC, c’est la CGT qui répond à sa place et lorsque ce n’est pas la CGT c’est son allié FO qui prend la place !

Cette cogestion flagrante est insupportable. Une poignée de membres du bureau politique de la CGT de France télé décide alors que la « base » s’interroge de plus en plus et comprend de moins en moins.

L’entreprise finalement dirigée conjointement depuis des décennies, s’accommode parfaitement de ces pratiques où direction et CGT marchent main dans la main; CGT à qui la direction fait signer tous les accords possibles et imaginables....Dernier exemple en date, en dépit de la jurisprudence qui veut "que le chef d'entreprise ne peut unilatéralement modifier les modalités d'organisation et de déroulement d'un accord écrit", la CGT a annoncé le 22 donc qu'elle allait signer l'avenant à l'accord de méthodologie qu'elle a parafé avec FO afin de modifier illégalement a posteriori le calendrier.

De fait, plus personne n’est dupe sur la communication de la CGT (avec ses alliés de FO) qui est exactement la même que celle de France Télévisions martèle à toute occasion : « il y a une réforme en cours, il convient de la laisser aller à son terme ». Il n’y a pour l’heure pas le plus petit démarrage d’embryon de quoi que ce soit mais voila le message distillé à tous vents par Carolis et que certains reprennent, aujourd’hui, à leur compte.

Alors que de l’aveu même de celui qui véhicule fallacieusement ce propos, le calendrier n’est pas tenable, il ne l’a jamais été (réunion du 22/10), la CGT continue de venir en appui de la direction dans toutes les réunions même s’il elle fait mine de dire le contraire dans ses papiers.

La CGT ose même préciser autour de la table "bien sûr, nous aurions préféré ne pas avoir à signer de nouveaux textes (conventionnels, ndlr)...mais maintenant que nous y sommes contraints, il faut aller vite".

La tactique est rôdée. Quand ce n'est pas la CGT qui donne des leçons aux autres syndicats qui ne sont pas d'accord avec elle, c'est la direction.
Exemple, dans les 2 contentieux électoraux déposés il y a 2 ou 3 mois, celui de Toulouse et celui de Marseille, pour l’un c’est la direction qui remet des conclusions et des pièces à la dernière minute et obtient un 2ème renvoi gagnant ainsi du temps, dans l’autre c’est l’avocat de la CGT.

Depuis des années, les directions successives ont toujours joué le jeu de la CGT sur l’air du « maintien de la paix sociale ». Un mythe en vérité.

Certains en arrivent aujourd’hui à vanter les mérite de tel ou tel dirigeant en justifiant sa nomination ou sa reconduction par « regardez comment ça se passe avec la CGT …plutôt bien, non ! ».

On en arriverait même à croire que les nominations de patrons d’entreprises doivent avoir l’aval de la CGT et pas seulement dans l’audiovisuel public! Que si le choix de tel ou tel ne plaisait pas, la CGT actionnerait les leviers qu’elle dit détenir toujours.

Souvenez-vous ce qui s’est passé sur ce dossier GDF-Suez, Le Chef de l’État avait suivi l’avis de sa ministre Christine Lagarde, et non celui de son conseiller spécial. Qu’elles en étaient les raisons, certainement pas celles avancées par les présidents des deux sociétés concernées mais plus vraisemblablement évidemment des considérations politiques. Il était semble-t-il acquis à l’idée de rompre avec la funeste cogestion, pratiquée, de fait, depuis soixante ans dans notre pays, qui aboutit au fait que l’essentiel du secteur public est dirigé conjointement par une « caste » de hauts fonctionnaires et un petit groupe de « chefs » syndicalistes adoubés. [Cette cogestion à la française ne profite réellement qu’à un très petit nombre mais en aucun cas à une majorité de salariés.]

La CGC Médias ne peut croire que ces vieux clichés soient encore de mise en 2009. La CGC Médias ne peut croire que quelques conseilleurs (loin d’être les payeurs) continuent de prôner un système de cogestion où les menaces de rompre la paix sociale influeraient sur les choix des décideurs!

Quant à la stratégie d’un petit noyau cégétiste de tout absorber en gagnant à chaque fois du terrain sur les « concurrents » imaginant même jusqu’à leur disparition [ Carolis ne raillait-il pas à la réunion du 22/10, « On ne sera peut-être plus aussi nombreux autour de la table suite à la loi du 20 août 2008 »], la CGC Médias la combattra avec la plus grande force.

Que beaucoup s’interrogent, à présent, à la C.S.A sur la pertinence qu’il y avait pour Confédération des Syndicats Autonomes représentée au sein de RFO, à se trouver absorbée par la CGT dans un ensemble appelé UCSA-CGT remplaçant désormais le syndicat, c’est inévitable.
Que soient passés majoritaires à FO ceux qui pensent que l’alliance scellée avec la CGT est contre productive mais surtout à l’inverse de leurs idées, là aussi c’est presque normal…il faut dire qu’à l’origine, la CGT-FO « est apparue sous ce sigle en 1948 à l’initiative de militant(e)s refusant l’emprise du parti communiste sur la CGT née 1895 ». Ainsi lorsque les derniers sympathisants FO (allias CGT-FO donc) découvriront qu’un de leurs délégués syndciaux rejoint la CGT (tout court) il ne faudra le considérer, en réalité, que comme un retour aux sources.

A la CGC Médias, nous continuons de croire que pour la télé publique:

- le changement doit effectivement rompre avec cette insupportable cogestion pratiquée, de fait, depuis plus de 50 ans, notamment, dans l’audiovisuel public.

- le choix du Chef de l’Etat ne peut se faire en fonction de telles considérations.

- personne, en l’occurrence, ne parlera ou ne choisira à sa place.

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