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mardi 30 mars 2010

Dans un article intitulé " Je ne pense pas avoir démérité" dixit J-J Aillagon, Le Monde évoque sa succession à Versailles

Jean-Jacques Aillagon "ne pense pas avoir démérité"
extrait de l'article de Michel Guerrin LE MONDE | 24.03.10 | 15h51 • Mis à jour le 25.03.10 | 15h58

Jean-Jacques Aillagon a semble-t-il eu rendez-vous, jeudi 25 mars, avec Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée. Une rencontre "prévue de longue date".
Il a rencontré, il y a quelques semaines, Nicolas Sarkozy, puis Frédéric Mitterrand, pour les informer qu'il était candidat à sa succession à la présidence du Château de Versailles. "Je n'ai pas reçu une réponse expresse, mais plusieurs indices me laissent penser que ma demande aura une réponse positive".

"J'ai aussi pris connaissance, hier, de la rumeur selon laquelle Xavier Darcos me succéderait le 7 juin 2010"... j'ai interrogé des collaborateurs du président de la République, qui m'ont rassuré."

Simple rumeur? Xavier Darcos ayant quitté son poste ministre du travail après la défaite de la droite aux élections régionales, l'annonce avait rapidement été faite que "Mr Darcos était appelé à d'autres fonctions".

Selon Le Monde, l'ambassade de France à Rome ou la direction de CulturesFrance, une agence chargée du rayonnement de la culture française à l'étranger, lui aurait té proposées. L'ancien ministre aurait refusé ces deux postes.
IEn revanche, toujours selon Le Monde, il en aurait donc accepté un troisième : la présidence du Château de Versailles où il y remplacerait ainsi Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la culture.

Joint au téléphone mercredi 24 mars, M. Aillagon ne cachait pas son doute : "Je n'ai aucune information à ce sujet. Personne ne m'a informé que Xavier Darcos serait appelé à me succéder. Personne ne m'a demandé de faire mes bagages. Mais je vois que ce dernier essaie de forcer le mouvement, et peut-être rêve-t-il de ce poste."

M. Aillagon remarque aussi que, selon une rumeur, l'ancienne ministre de la culture, Christine Albanel, allait remplacer Bruno Racine à la présidence de la Bibliothèque nationale de France. "Jusqu'au moment où on a appris qu'elle rejoindrait France Télécom", dit-il. Il ajoute : "J'ai même entendu dire que Denis Tillinac et Patrick de Carolis me remplaceraient !".

En affirmant qu'il veut rester à Versailles, Jean-Jacques Aillagon dit qu'il n'en fait pas "un caprice". "Je respecte évidemment le pouvoir de décision du président de la République et du premier ministre. Et je sais que Versailles peut susciter des convoitises. Mais un grand établissement comme Versailles a besoin de stabilité. J'ai mis en place des chantiers. Un mandat de trois ans, c'est frêle pour mener à bien un projet."

La position de M. Aillagon est fragilisée par son âge : il aura 65 ans le 2 octobre 2011, ce qui ne lui permettrait pas d'achever un deuxième mandat. "Je souhaite achever ma vie professionnelle en 2011 à Versailles, tout en travaillant avec mon successeur, afin d'assurer la continuité."

M. Aillagon, s'il est évincé, peut trouver cela injuste. Car son bilan est bon. L'établissement qu'il dirige, un des plus visités de France, à battu des records de fréquentation : 6 millions de visiteurs par an pour le château, 10 millions pour l'ensemble du site.

Dans un établissement surtout fréquenté par des touristes, donc dépendant de la conjoncture économique mondiale, cette excellente fréquentation est en partie liée à une politique d'expositions temporaires, qui ont aussi dynamisé l'image du lieu. M. Aillagon a notamment fait entrer en force l'art contemporain au château, par exemple avec l'exposition Jeff Koons, en 2008, qui a eu un grand retentissement.

M. Aillagon a également mené à bien plusieurs campagnes de travaux, qu'il avait initiés quand il était ministre de la culture, entre 2002 et 2004. En place à Versailles, il a amélioré l'accueil et contribué à rénover le bâtiment comme les jardins. Et il a programmé une deuxième tranche de travaux.

Il souhaite aussi poursuivre les acquisitions d'objets visant à remeubler un château qui a été vidé de sa substance durant la Révolution. "Notre bilan d'acquisition est déjà impressionnant", dit-il. Il a aussi remis en route l'Opéra royal logé dans le château.

Son bilan, dans la recherche de mécénat, est aussi solide : autour de 16 millions d'euros en 2008, 8 à 10 millions en 2009, alors que la conjoncture était mauvaise. "Mais le mécénat repart fort, indique M. Aillagon. J'ai signé un gros contrat de compétence avec l'entreprise de travaux publics Colas pour la rénovation des terrasses et allées, un autre avec Vinci. D'autres sont en négociation." M. Aillagon, s'il est débarqué, a-t-il l'impression de payer son attachement à Jacques Chirac ? "Au moment où François Baroin entre au gouvernement, je ne crois pas. Nicolas Sarkozy a toujours marqué de la cordialité à mon égard."

Jean-Jacques Aillagon tient également un blog remarqué, consacré notamment à la vie culturelle, où sa parole est franche. Il a eu aussi des mots durs, dans Le Monde, sur le fonctionnement du ministère de la culture, évoquant même sa disparition. "Je suis très attaché à ma liberté, mais je suis resté dans le cadre de ce qu'on peut tolérer d'un serviteur de l'Etat." Que fera-t-il s'il doit partir ? "Je n'y ai pas pensé. Parce que je ne pense pas avoir démérité."

Versailles, en revanche, permettrait vraisemblablement à M. Darcos, professeur agrégé de lettres, de replonger dans la culture classique, une de ses passions, tout en restant en contact avec la gestion d'un établissement lourd, ce qu'il souhaitait!

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