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mardi 7 septembre 2010

"Pflimlin se tient à carreau, lisse" titrait Libération du 4/09/10...

Les deux journalistes de Libération, Isabelle Roberts et Raphaël Garrigos ironisent sur la formule utilisée par Rémy Pflimlin au moment de sa première conférence de presse sur ce qui fait ou fera sa différence avec la précédente présidence: « Je fais corps avec les choix qui ont été faits »...donc pas de différence puisque les deux président de France Télé, le sortant comme l'entrant, selon les propos du dernier ne font qu'une seule masse ! (*)

[(*) définition du Larousse, faire corps avec quelque chose: adhérer fortement à, ne faire qu'une seule masse avec...

Lisez l'article de Libération : "Pflimlin se tient à carreau, lisse"

"Vendredi, juste avant sa première conférence de presse en tant que président de France Télévisions, Rémy Pflimlin a présenté les nouveaux programmes aux salariés. Au sortir de la palabre interne, l’un d’eux vend la mèche : « Vous verrez, le discours, c’était du Carolis dans un emballage de Pflimlin. » Et c’est vrai que c’est pas faux.

Mais l’exercice est étrange : installé depuis dix jours dans le fauteuil de Patrick de Carolis, Rémy Pflimlin se retrouve à défendre des grilles tricotées par l’équipe précédente. Ce n’est que progressivement, à partir de janvier, et totalement en septembre 2011, qu’on verra les programmes made in Pflimlin.

Du coup, il faut être attentif pour déceler le subtil démarquage du nouveau président. Ainsi, Pflimlin ne mentionne pas les Maupassant dont se repaissaient à chaque point presse Carolis et son acolyte Patrice Duhamel. Et pourtant, il y en aura encore cette année, des Maupassant…

Pour autant, ne comptez pas sur lui pour dauber sur la grille de Carolis. « Je fais corps avec les choix qui ont été faits », déclare-t-il.
Oui, il parle comme ça, Rémy Pflimlin : il « fait corps » ou alors il s’avance sur « la route du progrès ».

Pourtant, Pflimlin se veut différent. Il a redit vendredi son envie, ou plutôt sa promesse d’« innovation », de « prise de risque », d’« ouverture à toutes les cultures, contemporaines comme patrimoniales » (entendre : les Maupassant, on en a soupé), de « recherche de nouveaux talents et de nouveaux formats ».

Surtout, son truc, c’est de redonner à chaque chaîne une identité propre quand elles avaient été noyées dans l’entreprise unique montée par Carolis. Déjà, il a réattribué un bonhomme à chacune.

Symbole : au cocktail, chaque chaîne a son buffet (lire ci-dessous). Symbole bis : en mirifique cadeau à la presse, non pas un porte-clés France Télévisions mais un porte-clés orné de cinq breloques aux couleurs des chaînes. A quoi tient un changement de président de France Télévisions… Et à qui… Car l’ombre de Nicolas Sarkozy, qui a nommé Pflimlin par défaut au terme d’un printemps rocambolesque, plane sur le raout.

Le président de France Télévisions s’en agace, chasse les questions sur Sarkozy comme d’agaçantes mouches, tente de badiner - « Avec Jean-Luc Hees on va faire une sorte de syndicat » -, écarte l’hypothèse d’un retour de Pierre Sled, un proche de Sarkozy, du moins pour le moment. Et, très solennel, déclame : « Pour une entreprise de presse, l’indépendance est la règle absolue. » On est bien d’accord.

C’est pas tout, mais que valent-ils, les nouveaux programmes de Patrick de Carolis, cher Rémy Pflimlin ? « Vous allez être étonnés », aguiche-t-il. Allons bon.

Figurez-vous que France 2 nous réinvente la saga d’été : la saga d’été d’automne. Ce sera - ah, les titres de saga… - la Maison des Rocheville, ses huit épisodes, ses riches propriétaires, sa demeure mystérieuse, ses secrets de famille et, on parie, ses enfants cachés. Saga encore, mais moins clicheton : les Vivants et les morts de et d’après Gérard Mordillat avec, en héros, un couple d’ouvriers dont l’usine ferme.

Les magazines culturels ont été, eux, « retravaillés ». Enfin pas au point de changer d’animateur : l’Objet du scandale de Guillaume Durand s’appelle désormais Face aux Français (mais c’est pareil) et le Vous aurez le dernier mot de Franz-Olivier Giesbert s’intitule Semaine critique (mais c’est pareil et, rassurez-vous, les premiers invités étaient, vendredi, Alain Minc et Jean d’Ormesson). Humour encore, Jean-Luc Lemoine, qui peut être drôle, ouvre le mercredi soir un Bureau des plaintes, tandis que, chaque jour à 18 heures, Laurent Ruquier décroche un quotidien "On n’demande qu’à en rire" au titre un tantinet optimiste.

A France 3, le gros machin de la rentrée, c’est Direct chez vous ! Le point d’exclamation indique que cette demi-heure quotidienne à 13 heures en direct à la découverte des « personnages et événements des régions » sera très youpi. Quant aux points de suspension du divertissement Tous vos amis sont là…, où Stéphane Bern reçoit « des grandes personnalités françaises », peut-être soulignent-ils l’étonnement du téléspectateurs face aux premiers invités, Michel Galabru et Annie Cordy… Côté docus, la Trois fait le boulot, avec notamment la Blessure, celle des harkis, racontée par Isabelle Clarke et Daniel Costelle (la Mort au travail).

Tiens, les documentaires, justement : c’est 45% de la grille de France 5 et le plus attendu d’entre eux sera la fresque historique à épisodes Afrique(s). Et vous serez en joie d’apprendre qu’une nouvelle venue débarque chez Ludo zouzous : Lulu Vroumette (une tortue en 3D).

En vrac, France 4 nous montrera de nouvelles têtes (dont celle de Stéphanie Renouvin, ex-animatrice de Canal + reconvertie dans la chanson), des fesses (c’est un docu, Les deux font la paire) et Being Human, une série de science-fiction britannique. Et tant qu’on est dans les séries, c’est à France Ô, oui, que ça se passe : la chaîne de l’outremer - désormais sur la TNT - démarre la diffusion de l’excellente The Wire, de David Simon et Ed Burns. Et, quarantième anniversaire de sa mort oblige, De Gaulle débarque sur France Télévisions. Chacune des chaînes publiques aura le sien : un docu-fiction starring Patrick Chesnais en grand Charles sur la Deux ; celui de France 3 sur son retrait ; celui de France 5 sur ses gardes du corps. Ainsi que, sur France Ô, De Gaulle, une passion pour le zouk. Bon, d’accord, c’est pas vrai, ce sera De Gaulle et l’Afrique."

© Libération

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