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samedi 14 juillet 2012

Pflimlin imagine enfumer le gouvernement avec son soi-disant projet France 3 ressorti des cartons de Nicolas…

Pflimlin imagine enfumer le gouvernement avec son soi-disant projet France 3 ressorti des cartons de Nicolas…

C’est vraisemblablement le plus gros bluff de l’année que Pflimlin espérait bien servir à la rentrée au Gouvernement, pour ne pas partir comme Alain de Pouzilhac.

Dans une demi-page dans « Les Échos » du 10 juillet dernier, avec deux articles à la suite intitulés : « La réforme de France 3 à la rentrée s'annonce déjà sous haute tension » et « ViaStella, le laboratoire de France Télévisions en Corse », Pflimlin expliquait au journaliste les grandes lignes (déjà connues, ajoutait-il) de son soi-disant "nouveau" projet, à savoir : « accentuer la régionalisation de France 3 quitte à associer les collectivités régionales à son financement, en se servant du modèle ViaStella, véritable laboratoire de France 3 en matière de développement local » (dixit Pflimlilin)
Et Pflimlin d'expliquer en chef de laboratoire « France 3 pourrait devenir une fédération de chaînes régionales avec des décrochages régionaux et locaux mais surtout une identité forte, au sein de laquelle les programmes pourraient s'échange».

Le pompon, c’est lorsque Pflimlin affirme alors qu’il ne s’agit que d’un soi-disant projet mais qu''il ajoute « Des contacts ont été noués avec l'Association des régions de France et avec les élus d'Ile-de-France, les discussions sont bien avancées. ».

Peut-être les mêmes contacts que Papet DGA/DRH de FTV évoquait devant des dizaines de salariés convoqués avec cette révélation post élection présidentielle le 16 mai 2012: « Nous n’avons rien à craindre, nous avons pris suffisamment de contacts politiques en amont » !!!


Tout cela c'est de la foutaise...Déjà qu’en signant le COM avec  l’État, il a sciemment surestimé les recettes publicitaires (voir le rapport de Martine Martinel) faisant prendre à l’État, non seulement des vessies pour des lanternes mais surtout un risque financier énorme, le voila qui prétend à présent que « certaines régions sont très demandeuses d'un partenariat avec France Télévisions pour structurer une filière audiovisuelle régionale après l'échec des télévisions locales [qui apprécieront]» !!!! 


Selon quelques indiscrétions sur le sujet, ni l'Élysée, ni le Gouvernement, les Tutelles, n’ont l’intention de se laisser balader avec le pseudo projet Pflimlin en s’appuyant sur le "modèle" Viastella dont il ne voulait pas à l’origine mais qu’il essaie de s’approprier vainement aujourd’hui en le ressortant des cartons de Nicolas.
   

Pour une parfaite compréhension de la supercherie, il convient de rafraichir la mémoire à Pflimlin qui semble avoir du mal à la retrouver, ces derniers temps.

Rappel :

- Le projet a été officiellement lancé par Nicolas Sarkozy en janvier 2004 sur une idée de Cécilia son épouse d’alors qui avait conservé des liens avec le milieu audiovisuel grâce à son ex-mari Jacques Martin.

- Chacun se souvient encore de l'échec du referendum en Corse qu'il avait voulu  quelques mois plus tôt…c’est donc le 31 janvier 2004 précisément, que Nicolas Sarkozy y voyant peut-être une opportunité politique et au cours d'un déplacement à Ajaccio, a lui-même annoncé le lancement d'une chaîne corse diffusée sur satellite et par France 3 avec un plan de financement "bouclé" (*)
(*) Voici la dépêche de l’époque :

Samedi 31 janvier 2004

Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a annoncé à Ajaccio le lancement en Corse par France 3 d'une chaîne de télévision numérique, financée par l'Etat et diffusée par satellite. Le ministre, qui a rencontré en fin de matinée les acteurs de la production et de la diffusion audiovisuelles de l'île, a annoncé qu'à l'issue d'un "arbitrage du Premier ministre" jeudi soir, le financement de cette nouvelle chaîne était "complètement bouclé". L'Etat versera 900.000 euros pour ce projet, a-t-on appris dans l'entourage du ministre. "Le projet de télévision numérique de France 3 est lancé. Le financement est bouclé. Le ministre de la Culture a donné son accord. France 3 numérique, c'est une réalité", a déclaré M. Sarkozy à la presse à l'issue de la réunion. "J'ai souhaité que la Corse puisse se doter d'un projet technologique d'avenir qui va permettre de développer l'industrie de la production, et à la production corse, à la culture et à l'identité corse de rayonner sur un espace immense puisque le satellite Bird rayonne de l'Europe du Nord jusqu'à l'Afrique", a ajouté M. Sarkozy.

Dans un communiqué, le ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon, s'est félicité du projet dont "France 3 sera l'élément moteur" et "qui fait l'objet d'un partenariat avec la Collectivité territoriale de Corse". Baptisée Corse Méditerranée, cette nouvelle chaîne numérique par satellite sera "accessible à des millions de foyers sur le continent européen" et offrira "17 heures de programmes par jour", a précisé M. Aillagon. Ces programmes comprendront "3 heures d'émissions nouvelles, consacrées à la Corse", mais ils seront "également ouverts sur la Méditerranée", a-t-il ajouté. Le projet de chaîne Corse Méditerranée "illustre la nouvelle priorité assignée à France Télévisions", c'est-à-dire le développement de l'offre régionale de France 3, a rappelé M. Aillagon. 

- Dans un premier temps, côté région, la Collectivité Territoriale Corse n'était pas contre le projet (il faut préciser qu’elle était à majorité UMP) mais elle ne pouvait que constater que son budget ne lui permettait pas de tels financement.

- Nicolas Sarkozy prenant la tête de l'UMP, une rallonge sur le PEI (Plan Exceptionnel d'Investissement en Corse) est miraculeusement débloquée…la région, dans la foulée, accepte finalement de subventionner le projet.

- A France Télévisions, c'est la stupeur ! Personne n'est au courant du projet. Rémy Pflimlin directeur général de France 3 comme Marc Tessier qui l’a nommé à ce poste, apprennent même le "lancement" de la chaine par la Presse.

- C'est la fureur au sein du holding France télévisions. Face à une telle situation, le mot d'ordre officieux concernant le projet, c’est un "NIET" catégorique.

- Ainsi de 2004 à 2005, personne ne voudra entendre parler du projet en interne (ni Roger Gicquel alors DGA de France 3, ni Yves Garnier Directeur Financier de France 3). Pflimlin est quasiment seul à soutenir le projet de Sarkozy aux cotés de René Siacci et Sampiero Sanguinetti.

- Le véto de Marc Tessier et de Marc Schwartz (directeur général en charge des finances de la holding France télévisions) ainsi que la farouche opposition de Gicquel bloqueront tout avancée du dossier…le soutien du bout des lèvres de Pflimlin (alors DG de France 3) au projet Sarkozien, ne permettra pas à la chaîne de démarrer.

- En Juillet 2004, la Direction Territoriale Corse organise une « convention » en fanfare pour célébrer le lancement de la fameuse chaine... Seulement voilà, cette convention sera un fiasco. Les politiques locaux évitent de s'y produire et coté France 3, seul Pflimlin fait le déplacement. (Sur la photo, Pflimlin se trouve tout seul entre René Siacci et Sampiero Sanguinetti).

- Ni Papet (alors DRH de France 3…aujourd’hui DGA/DRH de Pflimlin président), ni Gicquel, ni Garnier ne font le déplacement avec lui.

- Le personnel de France 3 Corse n'est pas dupe et assiste désabusé à cette manifestation grand guignolesque sans croire vraiment que la chaine diffusera quelques mois plus tard !

- Il faudra en effet, attendre 3 ans de plus et l'élection donnée pour acquise par tous les instituts de sondage, de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République (en 2007 donc) pour que France 3 finisse par lancer réellement le projet.

- Entre-temps, 5 Directeurs territoriaux vont se succéder en Corse : René Siacci, Michel Codaccioni, Rose Paolacci par interim, Jean-Marc Dubois par intérim, puis Marc Saikali, tous faisant le grand écart entre le refus officieux de France 3, les politiques et les salariés de France 3 Corse plutôt en colère de s’être fait balader pendant 3 ans. 

- L'un des pères fondateurs du projet aux cotés de René Siacci, Sampiero Sanguinetti (à droite sur la photo), un trop fervent défenseur de la chaine sera même licencié par la direction avant le lancement du projet…Il se murmure que journaliste sexagénaire évincé, serait parti avec une somme rondelette de plusieurs centaines de milliers d'euros dans la cadre d’un licenciement abusif.

- Lorsqu'il ne fait plus aucun doute que Sarko va être élu en mai 2007, le projet est finalement lancé par France 3.

- Pourtant, préalablement il aura fallu notifier à Bruxelles le plan de financement de Viastella et notamment faire accepter les subventions versées par l'État et la Région à une chaine publique. C'est la DDM (Direction Des Médias) qui s'y est collée… il fallait notamment donner au projet un cadre qui sorte de la mission de service publique de France Télévisions afin que Bruxelles valide.

- Le projet sera donc présenté comme un projet économique et industriel exceptionnel visant à redynamiser la région mais également comme un projet culturel permettant de favoriser et valoriser la langue Corse.

- Ce faisant, France 3 devra donc mettre la main au portefeuille afin de doter la chaine d'un budget supplémentaire visant notamment à la création d’emplois ! Au final France 3 augmentera le budget de la Direction territoriale Corse de plus de 40% et créera 20% d'emplois supplémentaires.

- Jusqu'au 5 janvier 2012, la chaine ne sera visible que sur le câble et le satellite et ne bénéficiera que d'une audience très confidentielle et principalement insulaire. L'objectif de rayonnement de Viastella sur la Méditerranée présenté, entre autres, à Bruxelles était donc bien loin d’être atteint.

- En 2012 France 3 profite de l'opportunité d'un canal disponible sur le réseau R1 en Corse pour diffuser la chaine en clair sur la TNT. Cette décision a été prise par France 3 pour la simple raison que ce canal inoccupé était de toute façon déjà payé par France Télévisions!

Conclusion :
Le projet de transformation de France 3 que Pflimlin imagine présenter comme le sien, à la rentrée, n'est donc rien d'autre qu'une reprise du projet de Sarkozy qui l'a nommé à la tête de France Télévisions.

Il est évident que ce qui a été fait, à l’époque, pour la Corse et que Pflimlin qualifie aujourd'hui de "laboratoire" [les salariés de France 3 Corse apprécieront] n’est bien évidemment pas transposable aux autres régions de France 3.

1°) Parce que vu le contexte économico/financier dans lequel se trouve plongé l’Europe, il est fort peu probable que Bruxelles « remette le couvert ».

2°) Parce que la mission de Service Public pour laquelle France Télévisions perçoit la « redevance » (taxe) ne l'autorise pas à recevoir des subventions pour faire de la télé en région. Il faudrait pour chaque région un motif exceptionnel comme pour la Corse afin que Bruxelles accordât des subventions !

3°) Parce que la question se posera pour les régions: Où iront-elles chercher l'argent?

4°) Parce que la Collectivité Territoriale Corse n'a accepté de subventionner le projet que parce que les dotations du PEI (plan exceptionnel d'investissement en Corse) avaient été augmentées du temps de Sarkozy.

5°) Parce que Pflimlin n’a bien évidemment pas la moindre idée « techniquement » de comment il pourrait faire ! Sur quels canaux TNT il pourrait diffuser ? Il faudrait des fréquences disponibles sur l'ensemble du territoire or le canal disponible en Corse, le R1, ne l'est pas partout en France…des chaînes privées y sont diffusées dans de nombreuses régions.

5°) Parce qu’ensuite Pflimlin ne peut raisonnablement pas penser qu'il va pouvoir augmenter le budget des régions de 40% et les effectifs de 20% comme ce fut le cas en Corse lorsqu’il était DG de « La Trois »?

6°) Parce qu’en Corse malgré la danse de Saint Guy indescriptible à laquelle se sont livré Pflimlin, Papet, puis Giard et Gicquel, les personnels de France 3 Corse étaient dans leur grande majorité volontaires pour porter ce projet à forte dimension identitaire. En sera-t-il de même sur le continent ? Comment compte-t-il mobiliser et motiver les équipes de France 3 pour tripler ou quadrupler la productivité alors que l’entreprise est totalement sinistrée depuis son arrivée et celle de ses lieutenants ?

Pflimlin qui affirme que « le sujet France 3 a été abordé lors d'une rencontre avec Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication et que la seule incertitude qui reste à lever est budgétaire » doit prendre ses désirs pour des réalités.

Les gesticulations et autres moulinets de Pflimlin qui ne fait que s'agiter désespérément, sont à 100.000  lieues de la volonté de la Ministre et du Gouvernement de réformer l'Audiovisuel Public en profondeur. 

Jusqu’où le laissera-t-on aller ...faudra-t-il attendre qu'il ait mis totalement  l’entreprise sur la paille?

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