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lundi 26 novembre 2012

La CGC Média a adressé un nouveau courrier à la Ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti.


Madame la Ministre, 

Depuis notre courrier du 27 septembre 2012 où notre organisation syndicale vous posait, face à l’inquiétude grandissante des salariés, tout un tas de questions restées à ce jour sans réponse, la situation n’a fait que se dégrader.

Les annonces à la Presse de Rémy Pflimlin et ses équipes impliquant directement les Tutelles, ont d’ailleurs mis de l’huile sur le feu pour la rendre encore plus anxiogène.

Dans ce courrier de trois pages, nous la décrivions par des phrases sans ambigüité comme « Aujourd’hui l’atmosphère à France télévisions est à couper au couteau ».

Les rapports parlementaires que Madame Martine Martinel députée PS de Haute-Garonne a rendus au nom du peuple français en qualité de rapporteur de la Commission des Affaires  culturelles, notamment concernant les projets de loi de finance 2011 (avis n° 2859) et 2012 (avis n° 3806) mais aussi dernièrement sur l’application du COM signé avec l’État où sont dénoncés entre autres « "des efforts de gestion insuffisants" chez France Télévisions et le "bilan financier désastreux des plans de départs  volontaires" lancés au sein du groupe entre 2009 et 2012 »…en sont également la traduction.

"Au cours des premiers mois de 2012, l'augmentation des effectifs s'est  poursuivie à France Télévisions" tant en terme de permanents que non permanents, "ce qui traduit un pilotage insatisfaisant des effectifs…" précise encore ce dernier rapport.

Et d’ajouter "Si le pilotage d'une entreprise totalement dépourvue de visibilité sur ses ressources et ses missions ne saurait être une tâche aisée, force est de  constater que la direction du groupe n'a pas fait les efforts de gestion auxquels elle s'est engagée. [dans le COM ] En effet, les effectifs ont augmenté de 1,8% en 2011 alors que le  groupe s'était engagé à une stabilité en 2011 et 2012, puis à une "inflexion"  de 5% entre 2013 et 2015. »

En totale violation des termes même du COM et reniant ses engagements, Rémy Pflimlin osait encore prétendre le contraire devant le Sénat alors que le rapport parlementaire relève sans langue de bois qu’"Il est paradoxal de constater une augmentation globale des effectifs alors  que la mise en place de l'entreprise unique et le dispositif de départ volontaire à la retraite (2009-2012 avec 2 PSE à la suite) auraient dû conduire à une diminution de ces derniers".

Allant même plus loin, Rémy Pflimlin est allé jusqu’à écrire au salariés en pointant  du doigt la responsabilité de l’État donc du Gouvernement donc des Tutelles.

Ce serait l’État donc le Gouvernement donc les Tutelles qui imposeraient les licenciements à venir afin de «participer au redressement des finances publiques»  selon Rémy Pflimlin !  Ce dernier en profite au passage pour les railler tous en les prenant de haut: « la condition de cette participation c’est qu’elle soit cohérente, sinon elle n’est bien évidemment pas légitime», mettant en avant un lien de cause à effet  avec «la baisse des dotations publiques».

Il convient de citer, ici, in extenso Rémy Pflimlin dans sa communication aux salariés « La réduction des effectifs pourrait aller au-delà de 5% dès 2013,  en raison d'une baisse des dotations publiques ».

Ce qui veut bien dire que les 500 licenciements qu’il avait dans un premier temps annoncés, pourraient passer à 1.000 (également évoqués) à cause de « l’État qui baisse des dotations publiques» !

1°) Ce n’est pas, Madame la Ministre, aux femmes et aux hommes qui sont le moteur de France Télévisions de payer la note et de faire les frais d’erreurs de gestion manifestes que les responsables actuels de France Télévisions essaient de faire passer sur le dos des Tutelles et donc des pouvoirs publics !

2°) Pas plus, n’est-ce aux femmes et aux hommes de France Télévisions qui bénéficient légalement depuis le 9 octobre dernier au moins des A.I.A. (Avantages Individuels Acquis) faute  d’accord de substitution ou d’adaptation,  de subir l’échec des négociations dont la direction porte la responsabilité et qui voudrait aujourd’hui imposer des mesures unilatérales (donc sans l’accord du salarié) illégales puisqu’elles représentent un changement substantiel de leur contrat de travail.

3°) Pas non plus, aux femmes et aux hommes de France Télévisions d’être mis sous pression en permanente comme l’avaient été les salariés de France Télécom il y a peu, avec les conséquences dramatiques que chacun connait, face à la désorganisation sans nom que vit chacun au quotidien et dans la perspective d’une carence de couverture conventionnelle dont ils disposaient.  

4°) Encore moins, aux femmes et aux hommes de France Télévisions qui y collaborent en CDD souvent depuis de nombreuses années (aussi appelés « CDD historiques ») d’être les premiers touchés parce que toujours en situation précaire et parce que France Télévisions aurait décidé d’interrompre leur collaboration péremptoirement.

C’est pourquoi, Madame la Ministre, notre organisation syndicale ne pouvant imaginer que les 4 « points » évoqués ci-dessus émanent des Tutelles et encore moins du Gouvernement, il est essentiel de connaître sur ces derniers, les positions des pouvoirs publics que Rémy Pflimlin a en ligne de mire en permanence.

Au moment où la Presse se fait l’écho des interrogations légitimes de Monsieur Patrick Bloche, député PS, membre du Conseil d’Administration de France Télévisions  et Président de la Commission des Affaires culturelles via, ce jeudi 22 novembre, un article paru dans « Le Point » et intitulé « Pflimlin dans la mire de Bloche » où il est écrit : « Patrick Bloche dit avoir découvert avec effarement, en épluchant les comptes 2011 de France Télévisions, que le nombre de salariés permanents aurait augmenté cette année-là alors que les coûts de production avaient diminué. Sévère sur la gestion de Rémy Pflimlin, il est favorable à un changement d’équipe avant la fin du mandat du président de France Télévisions, en 2015 », il est fondamental d’agir sans délai afin d’éviter le pire.

Vous disposez également Madame la Ministre, des rapports parlementaires rendus par Madame Martine Martinel députée rapporteuse de la Commission des Affaires culturelles, notamment l’avis qu’elle a rendu sous la référence n° 3806  qui vont, eux aussi, dans le même sens.

Enfin, il convient de rappeler que le C.C.E. de France Télévisions a voté à l’unanimité le principe du droit d’alerte face à la situation plus que préoccupante de l’entreprise.

Madame la Ministre, les pouvoirs publics via les Tutelles ont-ils demandé à Rémy Pflimlin comme il ne cesse de la déclarer, de passer en force pour mettre en application de nouvelles mesures conventionnelles, collective et contractuelles  unilatérales ?

Ont-ils demandé également à Rémy Pflimlin de mettre en œuvre, un nouveau plan de licenciement collectif pouvant aller au-delà du millier de suppression de poste en privilégiant la non reconduction des CDD historiques ?   

Si votre réponse devait être négative, vous n’auriez alors comme le suggère, entre autres, Patrick Bloche d’en tirer toutes les conséquences.

Dans l’attente de vous lire, Madame la Ministre, ou de vous rencontrer en fonction de toute information complémentaire dont vous auriez besoin, nous vous prions de croire en l’expression de notre considération la meilleure.

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