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mardi 11 février 2014

Deux Renaud - un juge et un journaliste - pour poser les questions sur les divers contrats de prestations à France Télé

Ce matin sur Europe 1, celui qui a été débouté deux fois des plaintes en diffamation qu'il avait introduites contre le blog CGC et son responsable de publication, s'est rendu dans les studios de la radio pour dire à Thomas Sotto son ras-le-bol !
Le "spécialiste en matière de fluide et de trop plein des coupes" a cru devoir, à nouveau mais cette fois-ci à l'antenne, taper sur la partie civile dans la plainte instruite actuellement pas le juge Renaud Van Ruymbeke qui a déjà procédé à au moins 4 auditions dans le dossier qu'il instruit.

L'intervention a "immédias"tement fait réagir Renaud Revel qui a plusieurs reprises dans l'Express (qui n'est pas un journal satirique [*voir une des dernières dernière publication fin de post], n'en déplaise au prestataire multitâches !) a  déjà écrit sur le sujet et pose une fois encore les bonnes questions sous forme de réponse du berger à la bergère suite à l'entretien du matin.

Deux Renaud à poser les questions, le blog CGC Média en est ravi.
Le blog CGC Média vous laisse découvrir l'article qui ne mâche pas ses mots publié  ce 11 février 2014, signé Renaud Revel et intitulé : Pour Patrick de Carolis, « la coupe est pleine… » A qui le dites-vous! 
 Patrick de Carolis : « la coupe est pleine » par Europe1fr
Un ancien PDG de France Télévisions en colère, criant son indignation au micro d’Europe 1: Patrick de Carolis était ce matin au micro de Thomas Sotto. Mis en cause depuis quelques mois par le Canard Enchainé pour une série de contrats de  conseils juteux, dont je me suis fait également l’écho, contrats  qu’il a signé avec l’actuel direction de la maison qu’il présida, Carolis est dans le collimateur du juge Renaud Van Ruymbeke. Lequel a ouvert une instruction.

Au cours de cette interview l’ancien présentateur et producteur des Racines et des ailes a réfuté en bloc toutes les allégations du Canard. Non, la somme de près de 8 millions d’euros de contrats divers ne correspond pas à la réalité. Oui, les procédures d’appel d’offre pour l’attribution de ces différentes missions de prestations ont été respectées. Et trois fois oui, encore, rien n’interdit à un ancien PDG de France Télévisions de travailler pour la maison qu’’il a dirigée : «  Au nom de quoi me l’interdirait-on ? Monsieur Sotto, répondez-moi, qu’en pensez-vous ?»
Sotto est resté coi. Et c’est dommage.
Car à cette question, le journaliste d’Europe 1 aurait dû naturellement répondre que sur le principe même, il est totalement inconcevable, inacceptable, inimaginable, qu’un producteur ayant exercé les plus hautes fonctions à France Télévisions en devienne l’un des prestataires, une fois son mandat achevé.

Au même titre que les membres du CSA ont interdiction durant 3 ans, une fois leur mandat expiré, de travailler dans l’audiovisuel, au motif qu’ils ont eu à réguler ce secteur, un PDG de France Télévisions n’a pas à nouer des relations d’affaire avec la maison qu’il a dirigé. Sauf à tomber dans le conflit d’intérêt caractérisé ou dans « la prise illégale d’intérêt  » : l’intitulé de l’instruction de Van Ruymbeke. [Il convient d'ajouter pour être précis: complicité et recel dudit délit, favoritisme et non respect des procédures en vigueur dans le cadre de la passation de marchés publics, notamment  ceux de l'ordonnance de 2005, ndlr]
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le gouvernement réfléchit actuellement à une modification des textes, qui interdirait dorénavant ce type de pratiques et de mélange des genres.
Le deuxième point concerne l’opacité dans laquelle cette brochette de contrats ont été accordés à l’intéressé. Car contrairement à ce qu’indiquait ce matin Patrick de Carolis, sur Europe 1, ces derniers, parce qu’au-dessous du seuil fixé par la loi, n’ont pas fait l’objet d’appels d’offres. Ce que Carolis aurait pu simplement précisé en toute bonne foi. Les textes précisent en effet qu’en dessous de 200.000 euros de prestations, l’appel d’offre n’est pas nécessaire. C’est curieux, mais c’est ainsi.
Interrogé par mes soins, la contrôleuse d’État de France Télévisions, s’étonne, en termes vifs, de ne pas avoir eu à valider ces dits contrats, ne les ayant jamais vu ! Tout comme le Conseil d’administration de France Télévisions, qui  n’en a jamais eu vent, également.

Pourquoi tant de mystères? Et qu’est-ce qui a incité l’actuel PDG de France Télévisions, Rémy Pflimlin, à dérouler le tapis rouge à son successeur ? Pour ma part, j’ai toujours été surpris de l’absence totale de commentaires, de la moindre déclaration, de Carolis sur son successeur.

Et je me souviens de la promesse que m’avait faite le producteur des Racines et des ailes à l’automne  2010 : celle d’une interview roborative sur France Télés, promesse restée lettre morte.

Venons-en aux chiffres: Patrick de Carolis balaye donc d’un revers de main les quelques 8 millions d’euros de contrats passés avec France Télés. Il a raison car ces 8 millions d’euros son en fait le produit cumulé de ces contrats, néanmoins juteux,  et du volume de programmes vendus par ses sociétés de production à France Télévisions.

De quoi parle-t-on ?

Patrick de Carolis est intervenu à trois titres pour France Télévisions : respectivement en qualité de:
Conseil ou producteur artistique de l’émission, de producteur de documentaires diffusés lors de l’émission, de présentateur de l’émission. Et enfin de conseil ou producteur artistique de l’émission en question.

 Conseil de lui-même…exotique.

C’est ainsi que du 1er novembre 2010 au 30 juin 2013, Patrick de Carolis est intervenu en qualité de conseiller ou producteur artistique de l’émission « Des Racines et Des Ailes » en application:

- D’un contrat de prestations de services en date du 20 décembre 2010, conclu avec la société Patrick de Carolis Consulting et Participations SAS pour la période 1er novembre 2010 au 31 mars 2011.
- D’un contrat de travail à durée déterminée conclu le 28 mars 2011, pour la période 1er avril au 31 décembre 2011.
- D’un contrat de prestations de services en date du 2 février 2012, conclu avec la société Patrick de Carolis Consulting et Participations SAS, pour la période 2 février au 31 mai 2012.
- Et enfin, d’un contrat de prestations de services en date du 1er septembre 2012 conclu avec la société Patrick de Carolis Consulting et Participations SAS pour la période 1er septembre au 30 juin 2013.

 L’ensemble pour des émoluments cumulés avoisinants en effet les 8 millions d’euros.

Dans un courrier adressé le 6 décembre 2012 à Renaud Van Ruymbeke, l’avocat  du secrétaire général de France Télévision, Martin Ajdari, fait ainsi le récapitulatif des contrats liant France Télés à l’ex-PDG : 
PATRICK DE CAROLIS – DES RACINES ET DES AILES
A titre préalable, on rappellera que l’émission « Des Racines et Des Ailes » a toujours été produite en interne par France Télévisions. En revanche, la production des documentaires diffusés dans le cadre de l’émission et la fourniture de conseils artistiques sont externalisées.

Patrick de Carolis est le présentateur historique de l’émission « Des Racines et Des Ailes » produite en interne par France Télévisions. La notoriété et le succès de l’émission sont liés à l’image de Patrick de Carolis.

Patrick de Carolis est ainsi intervenu à trois titres pour France Télévisions  respectivement en qualité de:
- Conseil ou producteur artistique de l’émission
- Producteur de documentaires diffusés lors de l’émission ,
- Présentateur de l’émission
2.1 Conseil ou production artistique de l’émission
Du 1er novembre 2010 au 30 juin 2013, Patrick de Carolis est intervenu en qualité de conseiller ou producteur artistique de l’émission « Des Racines et Des Ailes » en application:
- D’un contrat de prestations de services en date du 20 décembre 2010 conclu avec la société Patrick de Carolis Consulting et Participations SAS pour la période 1er novembre 2010 au 31 mars 2011 
- D’un contrat de travail à durée déterminée conclu le 28 mars 2011 pour la période 1er avril au 31 décembre 2011
- D’un contrat de prestations de services en date du 2 février 2012 conclu avec la société Patrick de Carolis Consulting et Participations SAS pour la période 2 février au 31 mai 2012 ,
- D’un contrat de prestations de services en date du 1er septembre 2012 conclu avec la société Patrick de Carolis Consulting et Participations SAS pour la période 1er septembre au 30 juin 2013 .
2.2 Producteur de documentaires diffusés lors de l’émission
Parallèlement de 2010 à 2013, les sociétés Anaprod et Eclectic dans lesquelles Patrick de Carolis a la qualité d’associé ont produit 30 programmes documentaires diffusés dans le cadre de l’émission. Chaque programme a donné lieu à la signature d’un contrat de préachat.

Sur la même période, la société CAPA Presse TV a réalisé 26 programmes achetés aux mêmes conditions tarifaires et en concluant des contrats de préachat identiques.

On notera que lorsque Patrick de Carolis est intervenu en qualité de producteur de programmes documentaires, il n’a pas perçu de rémunération en qualité de conseiller ou de producteur artistique de l’émission. Ceci explique la signature d’un avenant aux contrats de prestation de services le 1er août 2013.

Présentateur de l’émission

Depuis le 1er septembre 2013, Patrick de Carolis a repris son rôle initial de présentateur de l’émission qu’il avait abandonné depuis 2010 au profit de Louis Laforge.
A cet effet, un contrat de travail à durée déterminée a été signé pour la période allant du 26 août 2013 au 29 juin 2014 .


D’une manière générale, on notera que l’intérêt pour France Télévisions de recourir aux services de Patrick de Carolis est suffisamment démontré par les résultats d’audience de l’émission. L’impact de Patrick de Carolis est direct et notable sur le succès de l’émission .

Hummm…
En mai 2012, le Canard commence à se pencher sur le cas Carolis. Et s’étonne de la  bonne santé d’Electic, une société de production dans laquelle il détient alors des parts :: « Au cours des cinq années que Carolis passe à la présidence de France Télévisions, Electic connaît un insolent développement, principalement grâce aux commandes de France 3 et France 5. Entre 2006 et 2007, par exemple, cette boîte, qui bossait surtout pour Des racines et des ailes, se diversifie. De huit documentaires produits elle passe à… 31. Et au total, sur cinq ans, ce sont près de 120 docus qui lui sont achetés par la télévision publique ! Résultat : pendant cette période, l’ex-société de Carolis double le chiffre d’affaires d’Electric, de 1,9 à 3,9 millions ».

Contacté par l’hebdomadaire, à l’époque, son ex-associé assurait n’avoir « jamais été favorisé ».

C’est ce point que va devoir éclaircir le juge en charge de ce dossier.


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