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lundi 19 janvier 2015

Dans quelques semaines les membres du CSA vont procéder au remplacement de Pflimlin…. Un audit sur les comptes de France Télévisions pour le ou la suivante, s’impose.


Le 2 juillet 2014, le blog CGC Média avait publié un article intitulé « Que les administrateurs donnent quitus à la catastrophique gestion de Pflimlin et l’État mais aussi les pouvoirs publics porteront la lourde responsabilité de l'implosion de la télé publique » qui débutait ainsi « Le 10 juillet prochain, Pflimlin pense une fois encore enfumer le Conseil d’Administration. Ce que l’État actionnaire et  les administrateurs de France Télévisions doivent savoir sur le bilan, les comptes sociaux et le compte de résultat 2013. »

Depuis 2013, la situation n’a fait qu’empirer. La situation de quasi faillite que connait France Télé avec -135M€ de pertes flirtant vraisemblablement deux ans plus tard avec les -200M€ (au-delà de la moitié des capitaux propres de FTV à savoir 347M€), est comparable à celle que vivait Presstalis, à l’été 2010, lorsque Pflimlin en partait pour, nommé par Sarkozy, rejoindre le groupe public.... n'en déplaise à Fabrice Lacroix, le remplaçant de l'ex argentier Ajdari de France Télé qui sur France Inter avait, en vain, tenté de minimiser ces chiffres en indiquant de nouvelles recettes pub!!!!

Tu parles, Charles (cf tableaux fin de post)

Dans quelques semaines, les membres du CSA vont désigner le ou la remplaçante de Pflimlin. Le première des choses à faire pour le suivant ou la suivante:  réaliser un audit des comptes qui sont plus dans le cramoisi que dans le rouge.

Concernant l'analyse des comptes 2014, peu de changements par rapport aux incohérences 2013. Les annexes déposées au greffes, ne renseignent pas beaucoup sur le contenu des postes « bilantiels » ou de résultat (c'est voulu évidemment) à l'exception de la remarque des commissaires aux comptes sous forme d’un courrier qu’a diffusé et commenté le blog GCG Média sur la somme provisionnée pour le PDV.

L’analyse de juillet 2010 faite par le blog CGC Média (ci-après) reste donc actuelle.


Le blog CGC Média avant que ne se réunisse très vite maintenant le comité d’audit, a décidé de livrer quelques données utiles qui permettront de l’éclairer comme d’éclairer les administrateurs qui y siègent et devront se prononcer en C.A. la semaine prochaine.


Tout d'abord « l'actif ».

Le total de l’actif immobilisé baisse de 13 M€ de 2012 à 2013.

Cette baisse masque en réalité deux phénomènes: une augmentation forte des dépenses en logiciels et une réduction dramatique des investissements en programmes et en matériels techniques.

Sur 2013, les investissements en logiciels ont  ainsi augmenté de 16M€ sur un an avec les résultats calamiteux que connaît France Télé depuis 5 ans, sur entre autres, les logiciels RH (Papyrhus) et de gestion (Ariane)… c

Chaque année pourtant depuis 2010, Pflimlin promet « un parfait fonctionnement à venir » moyennant quelques investissements supplémentaires qui ressemblent plus au tonneau des Danaïdes qu’à une performance reconnue….à ce train-là le Siège d’Oracle sera probablement intégralement financé.

Mais surtout, cette baisse traduit une réduction  marquée des investissements dans les programmes et les installations techniques et matérielles (qui sont les valeurs patrimoniales de la télévision) qui font cruellement défaut à l’entreprise actuellement.

Ainsi, chacun pourra toujours constater que le parc de caméras de reportages n’est toujours pas intégralement en HD (cela se voit évidemment sur les JT du soir  à titre d’exemple exemple  par rapport à TF1) ou encore que les bancs de montages ne sont encore pas tous compatibles avec la « full HD » (H.264) alors même que le futur repose maintenant sur la 4K (H.265) !

La direction a beau pérorer sur les innovations de France télévisions en matière de numérique, flambant ainsi le budget de l’État dans des stands de domotique du futur…la mission actuelle qui est demandée à France TV (à savoir offrir un service de qualité) n’est toujours pas assurée du fait d’une étrange priorisation des dépenses budgétaires.

Le parc matériel et technologique baisse donc en valeur de 4M€, tandis que les stocks de programmes reculent, eux, de 6 M€.

Le plus inquiétant réside sans doute dans la sincérité de ces chiffres comme l’avait, du reste, souligné justement un récent comité d’Audit par la voix de Christophe Beaux.

Comme pour les comptes 2011 dont les niveaux de provisions et dépréciations respiraient plus « le jeu d’écriture » comptable que la véritable estimation des stocks de programmes, ceci afin de réduire la perte d’exploitation initialement évaluée à-60M€, il semblerait que pour 2013 encore, les amortissements et dépréciations de programmes aient été sérieusement sous-évalués.

En effet, le niveau d’amortissement de programmes en 2013 chute de 55 M€ par rapport à 2012.

Bizarre vous avez-dit bizarre, comme c’est étrange… 

Il y a fort à parier que « la valeur patrimoniale » du stock de programmes est inférieure d’une bonne cinquantaine de millions à ce qui est indiqué dans le bilan. 

Ainsi, à amortissements et périmètre comparable à 2012, le stock de programmes serait non pas en baisse de 6M€ mais de 62M€ !!

Et comme il faudra tôt ou tard constater la valeur réelle des nanars achetés par l’équipe en place, Pflimlin le numéro 1 et Patino le numéro 2 et dont chacun imagine bien qu’ils n’auront pas été dépréciés comptablement, c’est le successeur de Pflimlin qui s’y collera avec un bon paquet de millions (60 à 70) à passer en pertes en 2015.

Merci qui ?

« Le passif» de l’entreprise, ensuite.

Que nous apprend-t-il ? Beaucoup de choses en réalité. 

Les capitaux propres fondent au soleil (-118M€) soit le quart des capitaux partis en fumée en 1 an. 

Les provisions pour risques et charges explosent : +80 M€ ! 

Les profanes pourraient se dire que ces 80M€ sont le fait de la provision des indemnités dues au Plan de Départs Volontaires (en retraite pour une bonne partie) ! Il n’en est rien…non, il s’agit essentiellement de provisions pour « risques » (+70M€). 

Quels sont ces risques ?

France Télévisions se garde bien de le dire mais il suffira de se référer  à l’explosion du nombre des contentieux prud’homaux pour se douter que ces 70M€ correspondent aux montant que devra débourser FTV pour sa gestion sociale calamiteuse autant qu’irresponsable du plan de départ non assumé pratiqué sauvagement sur les non permanents (près de 400 postes saqués en 2013) et sur les CDI que la direction voudrait lourder en douce. 

Les chiffres sont têtus, L’expérience prouve que les condamnations de première  instance sont, la plupart du temps alourdies en Appel, et qu’en douteuse gestionnaire des fonds publics, l’équipe de Papet ne connaît qu’une stratégie: celle de nier les faits et d’aller le plus loin possible dans les procédures. Nul ne sera étonné que vu  le foutoir qui règne en interne, ce montant soit susceptible de doubler voire de tripler dans les deux ans à venir. 

Là encore, le successeur de Pflimlin devra affronter un tsunami de charges pour contentieux soigneusement planquées et qu’on aura laissé pourrir dans le placard du prédécesseur.  

Venons-en au compte résultat: 

Là encore, malgré les auto-félicitations de l’équipe en place et la propagande outrancière en la matière, il n’y a pas de quoi être fier.

Les dépenses de gestion courante continuent d’augmenter vertigineusement (+11M€). Ceci prouve clairement que les efforts ne sont pas faits au bon endroit.

La politique de Pflimlin qui a conduit au désastre actuel montre que les programmes (valeur en stock) ont « trinqué », que les dépenses internes n’ont pas baissé et que les investissements technologiques ont reculés… incroyable enfumage, une fois encore, surtout en prétendant sans cesse être à la point du numérique 

Le chiffre d’affaires commercial (hors dotations de l’État) plonge de 121 M€, en lien direct avec l’écroulement de l’access de France 2 et avec la gestion calamiteuses des grandes comptes clients. 

Là aussi, on peut raisonnablement s’interroger sur la présentation du document de France Télévisions 

Pourquoi mettre le chiffre d’affaires constaté d’avance sur une ligne à part ?

La réponse semble évidente….cela permet berner tout le monde par une présentation fallacieuse des chiffres bruts, destinés à atténuer la gamelle de 2013 sur la pub et le parrainage.

Plus grave, cette présentation permet de faire croire que la baisse des ressources du groupe est principalement liée à la réduction de la dotation de l’État alors que le chiffre d’affaires commercial se gamelle de 121M€ : - 22% de 2012 à 2013, sans que l’État y soit vraiment pour quelque chose mais simplement du fait des mauvais choix répétés de l'équipe en place.

Là encore l’attelage Pflimlin-Patino va laisser des traces. L’échec du 1er semestre 2014 sur l’access pèsera certainement encore très lourd dans les chiffres de 2014 et ce n’est pas la coupe de monde de foot qui va sauver les meubles cette fois puisque c’est la concurrence qui diffuse et non la télé publique !

Concernant les provisions pour dépréciations, comme indiqué un peu plus haut, la baisse de 55M€ est plus que suspecte d'autant que les périmètres n'ont pas changé et que les nanars annulés ou indiffusables ont plutôt augmenté.

A périmètre de dépréciation  comparable à 2012, le résultat serait probablement plus proche de -170 M€ que -115 M€.

Curieux, n'était-ce pas le chiffre annoncé plus ou moins par Fabrice Lacroix quelques semaines avant d'annoncer ce miraculeux redressement de dernière minute à -115 M€ qui avait fait s'étonner le comité d'audit sur les incroyables différences d'estimations de résultat à quelques jours à peine d'intervalle ?

A moins que tout cela ne soit (encore) la faute d'Ariane, cette énorme usine à gaz  (plutôt que fusée) comptable voulue et mise en place par Schwartz qui a déjà explosé plusieurs fois depuis 2009 et a conduit au désastre de 2011 dont certain(e)s ont fait les frais ?!... »

Il convient de rajouter que l'évolution des emplois, avec la progression continue de l’encadrement (environ +200 par an) s'accompagne d'une suppression des contrats des non permanents (la plupart du temps violente) portant sur près de 400 postes.
Depuis 2012 c'est là que s'est joué le vrai drame social, avec un plan de suppression de l'emploi non avoué (conduisant à des contentieux prud'homaux par centaines de non permanents sous contrats précaires depuis des années voire décennies). 

Cette situation est le reflet d'une mise à mort de l'audiovisuel public depuis 2005 environ (sous Carolis) consistant à transférer la production interne à l'extérieur, dans des boites privées (souvent dans une grande opacité), transformant FTV en seul diffuseur, laissant le champ libre à la production privée (avec la bénédiction des producteurs).

La progression des engagements d'achats et de coproductions a ainsi explosé depuis 10 ans.

Dans le même laps de temps, tout a été fait pour réduire la production interne, jugée (*) « trop chère et incontrôlable » (non du fait d'une réalité, mais du fait d'une incapacité de gestion de la productivité et d'une absence de mesure fiable des coûts dans Ariane) comme peau de chagrin.

Cette politique suicidaire a conduit FTV à supprimer de plus en plus l'activité interne, créant ainsi du sous-emploi (surtout dans les  Régions), conduisant à la constatation absurde que l'emploi interne serait couteux. Chacun sait que le coût d’un emploi technique interne est en gestion analytique, déterminé en fonction du prix du loyer, des charges et autres dépenses internes…Donc moins les gens sont programmées, plus ils coûtent cher.

En d'autres termes, moins on pédale, moins on avance et plus le cycliste coûte cher au kilomètre parcouru.

L'expérience Viastella a démontré l'exact inverse des postulats fait par les directions successives de FTV de 2005 à 2014 : plus on augmente l'activité interne, plus les coûts de productions baissent (optimisation de l'outil de production rapporté aux coûts fixes et aux volumes produits).

Les choix de Pflimlin en la matière, largement amorcés sous Carolis, sont donc catastrophiques.

En réduisant la production interne, et en supprimant des emplois de production au bénéfice des dépenses internes non maîtrisées et des producteurs privés (ou considérés à tort comme tels, MFP par exemple) on a transformé FTV en simple outil de diffusion hertzienne et linéaire, sans réflexion sur l'avenir.

Une coquille vide qui ne fait que diffuser devient vulnérable, car aujourd'hui le sens de l'évolution commerciale des contenus va vers la désintermédiation. A savoir du producteur au consommateur-spectateur. C'est ce que montrent les réseaux de diffusion américains tels que HBO et Netflix qui ont évolué progressivement de la diffusion vers la production propre (idem BBC).

Ceux que les proches de Patino ont récemment qualifiés de néo-barbares sont peut-être bien les représentants du paradigme qui prévaudra dans les 10 ans à venir : des sociétés de production de qualité (Game of Thrones, House of cards, Downtown abbey….) distribués sans intermédiaire.

Qu’en sera –t-il coté flux et info, où FTV ne se différencie pas beaucoup de l'offre privée et pose ainsi la question de sa légitimité !?   

Si rien ne change, FTV n'aura plus guère de raison d'exister dans la fiction, puisque celle-ci sera disponible en accès à la demande avec Netflix ou HBO (ils viendront eux aussi en France). Ni Pflimlin, ni Patino ne l’ont vraiment intégré …il est temps pour celui ou celle qui va prendre les rennes de répondre à ces défis. 


(¤ quelques chiffres et quelques tableaux pour Fabrice Lacroix)

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