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lundi 25 mai 2015

Votre "frustration démocratique", Philippe Bilger, ne restera pas sans conséquence....le SNPCA-CGC a confirmé saisir la Justice concernant la présidence de France Télévisions

Le SNPCA-CGC à l'origine de la procédure qui a permis de mettre au jour la partie France Télévisions du scandale Bygmalion (*), a effectivement  confirmé à "Mediapart" qu'il engageait « un recours judiciaire visant à contester les invraisemblables conditions de “sélection” concernant la présidence de France Télévisions ».
 
"L'affaire devient de plus en plus embarrassante pour le CSA" écrit "Médiapart" dans un article signé Lauren Mauduit qui débute ainsi: "Depuis que Mediapart a révélé le 16 mai dernier (lire France Télévisions : la désignation de la PDG entachée d’irrégularités) que la désignation par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions a été entachée de plusieurs irrégularités (manquement aux règles d'équité de la part d'un membre du CSA, plagiat du projet d'un candidat rival…), la question est sur toutes les lèvres et tétanise le CSA lui-même : l’affaire va-t-elle être portée devant la justice ? Maintenant, on connaît la réponse : la justice sera effectivement saisie......"
 
Voila qui devrait rassurer Philippe Bilger, magistrat honoraire et président de l'Institut de la parole qui signait, il y a trois jours, une tribune (*) que reprend "Boulevard Voltaire - la liberté guide nos pas" intitulée "Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions : scandale et impunité".
 
 
(*)  Extrait:
 
Magistrat honoraire et président de l'Institut de la parole
    

"Je n'éprouve pas de plus grande frustration démocratique qu'en face d'un scandale dont vraisemblablement aucune conséquence ne sera tirée.    

 
On a peut-être compris que je faisais allusion à la nomination de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).
Le pire est que les qualités personnelles et professionnelles de cette femme estimée par beaucoup ne sont pas en cause. […] On aurait pu, certes, considérer que la méconnaissance totale du domaine qui allait lui échoir constituait un réel problème mais ce n’aurait pas été la première fois que, dans le monde politique, culturel, judiciaire ou médiatique, l’ignorance, loin d’être un handicap, aurait été jugée comme un atout. Au moins, on arrive vierge et sans préjugés.

Mais là n’est pas l’essentiel. Delphine Ernotte a profité d’un concours de circonstances et d’un concert de manœuvres, de pressions et d’irrégularités, mis exclusivement à son service.
Ils ont fait perdre prématurément la partie à de remarquables candidats comme Marie-Christine Saragosse ou Didier Quillot puis, dans la joute finale, à Pascal Josèphe, vieux routier auquel aurait pu être reproché, à l’inverse, de trop bien connaître ce à quoi il aspirait !

On fait nommer et on influence quelques conseillers, on écarte sans justification sérieuse des rivaux dangereux, on plagie le projet d’un candidat et on promeut une femme, tout cela dans un climat de connivence et de clientélisme aux antipodes de la transparence que l’audiovisuel aurait exigée et dont Mediapart, bon gré mal gré, est le vecteur salubre.

J’entends qu’on me questionne sur mes sources. Le terrain, à nouveau, va être délicat puisqu’elles viennent justement de ce site honni et adulé, parfois par les mêmes. Avec cet impressionnant mélange d’idéologie altermondialiste pour le pire et, pour le meilleur, d’investigation efficace et pluraliste.

L’enquête et les révélations de Laurent Mauduit sur cette affaire m’ont totalement convaincu parce que je n’ai jamais pris cet excellent journaliste en défaut sur les sujets qu’il a traités. […]

Si Mediapart, comme je le crains, n’est pas contestable dans la version de ces péripéties et – osons le terme – de ces magouilles, le citoyen est empli de honte devant de telles dérives qui n’ont pas été suscitées par la négligence ou l’incompétence mais par la volonté perverse d’aboutir à cet effet capital : la nomination de Delphine Ernotte.

[…] Quand Olivier Schrameck a été nommé à la tête du CSA, des inquiétudes s’étaient manifestées, certes, au sujet de ses possibles dépendance et partialité politiques, mais qui aurait pu imaginer que quelqu’un, dont on vantait la rigueur et l’intégrité, et d’abord lui-même jamais à court, s’abandonnerait à une manipulation l’ayant conduit à préparer en amont, avec de pitoyables complaisances, l’injustice commise en aval ?

Ma frustration démocratique est là, dans cette indécence et ces violations ayant offensé tout le CSA à cause de quelques-uns.

Les organes de la République sont comptables de notre honneur et le CSA aurait dû s’en souvenir au lieu de le brader alors qu’il avait notre confiance. En ce sens, le CSA est bien plus que le CSA : dégradé, il nous entraîne tous vers le fond.

Mais que fera-t-on, que pourra-t-on accomplir pour rectifier, corriger, gommer cette anomalie choquante, ce processus qui n’a plus de secrets et qui met toutes les responsabilités à découvert ? Rien, probablement.

[…] La frustration démocratique, c’est de devoir s’indigner moins à cause des scandales qu’en raison de leur impunité.

Extrait de : La frustration démocratique





 

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