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dimanche 19 juillet 2015

Comment Jean-Marc Sauvé, le vice président du Conseil d'État , a-t-il pu imaginer qu'un coup de téléphone n'aurait pas de conséquences ?

Comment Jean-Marc Sauvé, le vice président du Conseil d'État , a-t-il pu imaginer qu'un coup de téléphone n'aurait pas de conséquences ? 
 
Le dernier volet de l'incroyable enquête menée par Cyril Lacarrière "Qui veut gagner France Télévisions [5/5]" (* en bas de post) ne devrait pas, en pleine période estivale, passer inaperçu!
 
Alors que trois plaintes visant le "processus" de désignation à la présidence de France Télévisions que le presse a qualifié, entre autres, de "scandale d'État et de mascarade" - celles de Didier Quillot, du SNPCA-CGC et de la CFDT avec constitution de partie civile pour ces deux dernières - la citation puisqu'elle est entre guillemets que publie le journaliste sur le coup de téléphone de Jean-Marc Sauvé vice président du Conseil d'État patron de Francine Mariani-Ducray (conseillère d'État) actuelle membre du CSA, a de quoi faire bondir.
 
Extrait:
 
"La suite de l'histoire est encore floue. Olivier Shrameck a-t-il convoqué successivement Mémona Hintermann-Afféjee et Francine Mariani-Ducray pour leur demander de changer leur vote ?
 
Cette dernière, membre du Conseil d'État, a-t-elle reçu un coup de téléphone de Jean-Marc Sauvé, son vice-président, pour lui demander, non pas de voter pour Ernotte, mais de «trouver une solution permettant de sortir de l'impasse» ?
Le journaliste qui place cette phrase entre guillemets, a bien raison d'expliquer qu'"il faudrait qu'une des plaintes aboutisse à une enquête pour connaître le réel déroulé des faits."..

Quant aux questions que se posera le juge d'instruction, elles sont logiques et multiples.
 
Par exemple:
 
- En quoi consiste le fait de «trouver une solution permettant de sortir de l'impasse»?
"L'impasse" en question ne pouvant être que l'égalité entre deux "finalistes" : 4 contre 4...que veut dire "trouver une solution" sinon changer son vote pour celle qui justement vote depuis 2 tours de scrutin pour Pascale Josèphe ?
 
- Comment, alors même que se déroule un "scrutin", un tel coup de téléphone peut-il même s'envisager ?
 
 - Comment alors que "l'impartialité" est un principe constitutionnel intangible,  un tel échange peut-il avoir lieu sans immédiatement vicier l'ensemble du processus ?
 
- Quelle en serait la teneur ?....
 
Il est bien évident que seul un juge d'instruction pourra sous serment obtenir les réponses à ces questions qui s'ajoutent aux révélations de "Médiapart", "Atlantico", de "M Le Monde", de "L'express", de "L'Obs" et donc maintenant "L'Opinion " sur les "agissements" d'autres membres du CSA.
 
 
(*) Extrait: "Qui veut gagner France Télévisions (5/5)" par Cyril Lacarrière
 
Tensions, pressions, mensonges et élections
 
"L'heure de vérité est arrivée pour le CSA, qui doit choisir le successeur de Rémy Pflimlin, en résistant aux pressions extérieures. Et le gagnant est...Une fois la liste restreinte établie, les huit membres du Conseil supérieur de l'audiovisuel se préparent à auditionner les ultimes prétendants à la succession de Rémy Pflimlin, lui-même toujours dans la course. En l'espace de trois jours, le collège va vivre une crise qui l'affectera durablement.
 
LA SCÈNE SE DÉROULE le mardi 21avril, dans l'ascenseur qui mène au 18ème étage du siège du CSA. Un huissier est dépêché pour accompagner le visiteur vers la salle du conseil, où il sera reçu à l'abri des regards indiscrets. Selon son engagement initial, l'institution respecte la volonté de secret total. Sur les noms des candidats, mais également sur le nombre de ceux composant la short-list. «Pour les auditions, vous en faites donc quatre aujourd'hui et trois demain ? », demande malicieusement le candidat qui s'apprête à être reçu. «Oui, c'est bien cela, les journées sont longues », répond l'huissier. L'impétrant aura moins recueilli une information exclusive que conforté l'opinion qu'il avait de la procédure : «Il y a eu un tel hiatus entre le formalisme affiché et la manière dont les choses se sont effectivement déroulées que cela s'est révélé être un échec total. »
 
Une fois dans la salle, les choses ne s’améliorent pas.  Dans une ambiance de grand oral de l'Ena, le candidat fait face aux huit membres et à une horloge lui indiquant le temps qui défile. Sont prévus : un exposé de 30 minutes, puis 90 minutes d'échanges. Pas une de plus. Un témoin raconte qu'Olivier Schrameck coupera la parole à un candidat pour lui signifier le temps restant : « Comme si le fait de déborder allait réellement avantager untel ou untel. Il s'agissait quand même de choisir le président de France Télévisions...».
 
Le premier tour de scrutin, qui a lieu le mercredi 22 avril, donne 4 voix pour Delphine Ernotte-Cunci, 3 pour Pascal Josèphe et 1pour le sortant, Rémy Pflimlin. Le clan du président est acquis à la directrice exécutive d'Orange, Mémona Hintermann-Afféjee, Patrice Gélinet et Nicolas About votent pour l'ancien bras droit d'Hervé Bourges, et Francine Mariani-Ducray pour l'actuel titulaire du poste. Au 2ème tour,  Francine Mariani-Ducray a finalement délaissé Rémy Pflimlin pour soutenir Pascal Josèphe.
 
Après trois tours de scrutin, le 23 avril en fin de matinée, les positions sont figées encore davantage. Quatre voix partout.
 
Pour sortir de l'impasse, les deux prétendants sont convoqués pour une nouvelle audition. «Une manière de gagner du temps et de faire retomber la pression », ironise un participant. Si la teneur des deux entretiens ressemble aux précédents, Sylvie Pierre-Brossolette profite de cette occasion pour aborder avec la dirigeante d'Orange un sujet sensible au sein du collège : « Connaissez-vous Pascal Houzelot ? ». La relation éventuelle entre l’homme d’affaires et la candidate « était très problématique pour Francine Mariani-Ducray et qu'en la rassurant, il y avait une chance qu'elle fasse pencher la balance en faveur d'Ernotte », relate un candidat éconduit. L'ancienne journaliste achevait ainsi un travail de longue haleine aux côtés de celle qui allait bientôt devenir présidente de France Télévisions.
Il faudra toutefois encore un peu de patience....
Partir en vacances ? Réentendre l'ensemble des finalistes ? Le collège cherche une issue à la crise, mais en vain. 
La suite de l'histoire est encore floue. Olivier Shrameck a-t-il convoqué successivement Mémona Hintermann-Afféjee et Francine Mariani-Ducray pour leur demander de changer leur vote ? Cette dernière, membre du Conseil d'Etat, a-t-elle reçu un coup de téléphone de Jean-Marc Sauvé, son vice-président, pour lui demander, non pas de voter pour Ernotte, mais de «trouver une solution permettant de sortir de l'impasse» ?
Les options, avancées par les uns et les autres, demeurent de simples hypothèses, protégées par le secret des délibérations. Il faudrait que la plainte de Didier Quillot aboutisse à une enquête pour connaître le réel déroulé des faits.
Francine Mariani-Ducray finira par voter pour Delphine Ernotte lors d'un quatrième tour désespéré. En deux jours, elle sera ainsi passée du candidat représentant la continuité à celui incarnant l'expertise du secteur, pour finalement porter son choix sur une manager totalement étrangère au monde de l'audiovisuel. Le symbole d'une procédure ratée, qui aura surtout porté préjudice à France Télévisions et à celle qui va bientôt être amenée à diriger le groupe."

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