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mardi 7 juin 2016

Michel Field le monsieur de l’Info défié à France Télé mais immédiatement conforté par l’ex Orange, désavoué de toutes parts.

Michel Field le monsieur de l’Info défié à France Télé mais immédiatement conforté par l’ex Orange,   est aujourd'hui désavoué de toutes parts. 

Dans un article tellement vrai, signé Alexandre Le Drollec, intitulé « Michel Field : le jeu des 7 erreurs » le magasine dresse le portrait sans concession de celui qui a essuyé, il y a quelque semaines, une motion de défiance à 65% des journalistes qui se sont exprimés.   

Il semble que jusqu’au château le « divorce » soit consommé. Le blog CGC Média vous propose de découvrir au cas où vous l’auriez raté, l’article de « l’Obs » : 

"Décisions contestées, communication désastreuse, fronde des rédactions… Six mois seulement après sa nomination, le patron de l'information de France Télévisions apparaît plus que jamais fragilisé.

e compte à rebours est enclenché. Dans très exactement trois mois, à savoir le 1er septembre à 18 heures précises, France Télévisions lancera sa chaîne info en continu sur le web, puis sur la TNT. L'aboutissement d'un vaste chantier ouvert par Delphine Ernotte-Cunci du groupe audiovisuel public, dès sa prise de fonctions en août 2015. Cette chaîne doit être son grand œuvre, le point d'orgue de sa présidence. Pour mettre en musique ce projet forcément sensible à moins d'un an de la présidentielle, la timonière de l'audiovisuel public a choisi de propulser en décembre dernier - à la surprise générale - Michel Field à la tête de l'information de France Télévisions. 

Ecrivain, agrégé de philo, animateur passé par à peu près toutes les antennes du PAF (LCI, Europe 1, etc.) et doté d'un solide réseau politique à gauche comme à droite, Field est alors « la » surprise du chef. Éphémère directeur de France 5, il a davantage le profil de l'intello germanopratin, hédoniste, brillant et cultivé, que celui du manager pur et dur prêt à mettre les mains dans le cambouis de la machinerie extraordinairement complexe du paquebot France Télé. Sa nomination étonne donc les observateurs. Mais, en interne, après cinq années de règne Thierry Thuillier, elle n'est pas immédiatement perçue comme un mauvais signal. 

Seulement voilà, Field apparaît aujourd'hui fragilisé, six mois seulement après sa prise de fonctions. Celui qui devait fédérer ses troupes et réformer en profondeur l'information a complètement raté ses débuts. Le 19 avril dernier, les rédactions de France 2, France 3 et du site francetvinfo ont adopté à une très large majorité (65 %) une motion de défiance contre leur nouveau patron. A la veille d'une rentrée qui s'annonce délicate, l'homme a perdu la confiance de ses équipes et vu sa marge de manœuvre se réduire comme peau de chagrin. Il a fait, dit-on dans les travées de France Télé, toutes les erreurs qu'il ne fallait pas faire. Nous en avons relevé sept. 

# 1. LE DILETTANTISME

"Une machine infernale", "des journées de quinze heures", "des tonnes de réunions" et "des tas d'emmerdements qui vous tombent dessus toutes les dix minutes"… A en croire les prédécesseurs de Michel Field interrogés par "TéléObs", diriger l'information de France Télévisions n'est pas une sinécure. Le secteur pèse lourd dans la maison : 2 500 cartes de presse, une palanquée d'éditions nationales et régionales, des rédactions pléthoriques… C'est à la fois le centre de gravité de l'entreprise et un véritable casse-tête pour ses gouvernants. "Pour exister et faire tourner la machine, il faut bosser comme un malade , atteste un ancien dirigeant. Or, si Field est incontestablement un créatif, il travaille en dilettante. Refaire le monde pendant des heures dans des salles de réunion enfumées ne suffit pas." Une ancienne camarade confirme : "Field est un intello, un artiste. Mais son problème est simple, il ne bosse pas." 

# 2. UNE COMMUNICATION DÉSASTREUSE

Le 10 avril dernier, Field est l'invité du "Supplément" d'Ali Baddou sur Canal+. Tout en déconnade et en décontraction, l'ancien trotskiste assure le show. Le mouvement de grève initié à France Télé par des opposants à la fusion des rédactions de France 2 et France 3 ? "Comme disait Jacques Chirac, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre." L'avenir de Nicolas Poincaré aux commandes du magazine "Complément d'enquête" ? "Nicolas, si tu nous écoutes, ne te suicide pas tout de suite." Sa prestation crispe les équipes de France Télévisions qui, pour une partie d'entre elles, hurlent aussitôt au "mépris" et à la "désinvolture". Serge Cimino, délégué SNJ : "Quand il est interrogé sur un grand média, un directeur de l'info doit respecter ses salariés et surveiller son langage. C'est la base. Thuillier, avec qui on s'est beaucoup battus, n'a jamais fait d'erreur de communication de cet ordre-là. Field, lui, s'est cru au bistrot avec des potes." 

# 3. LE FIASCO "DIALOGUES CITOYENS" 

Le 14 avril, France 2 accueille sur son antenne le grand oral présidentiel : 90 minutes d'interview de François Hollande par David Pujadas, Karim Rissouli et Léa Sa-lamé. Mais, en coulisses, le baptême du feu du patron de l'info vire au cauchemar. La préparation de l'émission est entachée de sérieux doutes, et Field, tancé pour son manque d'indépendance vis-à-vis de l'exécutif. Au cœur de la controverse, le retrait d'une déléguée Force Ouvrière et d'un agriculteur de la liste du panel de Français chargés de questionner le chef de l'Etat. Une décision dictée "sous la pression de l'Elysée", éructent les syndicats maison. Polémique ou pas, ce "Dialogues Citoyens" est un bide : 14,3 % de part d'audience contre 19,4 % pour la série "Falco" programmée en face par TF1. Moins d'une semaine plus tard, les rédactions de France 2, France 3 et francetvinfo adoptent la motion de défiance contre Field. Quand ça ne veut pas… 

# 4. L'ISOLEMENT 

"Seul, à ce poste, on ne peut rien" , affirme Arlette Chabot, qui a occupé la fonction pendant six ans sur France Télévisions (2004-2010). Tous les patrons de l'information se sont appuyés sur des fidèles lieutenants, des cadres efficaces. Jean-Luc Mano, directeur de l'info au milieu des années 1990 durant les années Elkabbach : "Dès mon arrivée, j'ai fait rentrer une trentaine de personnes. Beaucoup venaient de TF1. Il fallait des résultats rapides, j'ai constitué une équipe soudée et loyale. C'est indispensable." Aujourd'hui, Michel Field, venu à France Télé accompagné de son assistante, Sonia Djallali, apparaît isolé. "Bunkérisé" , affirment ses détracteurs. "Il avait peu d'amis. Aujourd'hui, il en a encore moins" , glisse l'un d'eux. Il peut néanmoins compter sur le soutien de sa présidente, Delphine Ernotte, qui lui a renouvelé sa confiance. 

# 5. L'OPPOSITION DES SYNDICATS 

Confidences d'un ex-membre de la direction de l'information : "Les négociations avec les syndicats sont certes un jeu de rôle et de filouteries, mais elles sont primordiales pour survivre. Et si vous ne disposez pas d'appuis stratégiques, vous êtes foutus." Field, animé des meilleures intentions du monde à son arrivée, annonçant notamment qu'il recevrait chaque mois les instances syndicales et représentatives des journalistes, a vu ses relations avec les syndicats se refroidir nettement. Au point de parvenir à cristalliser sur sa personne le mécontentement de tous. Un reporter : "Il ment tout le temps. Field est capable de dire tout et son contraire dans la même phrase. Clairement, la confiance n'existe plus." 

# 6. LE PARI RATÉ DE L'EXTERNALISATION

Michel Field avait pourtant un plan, une idée géniale pour redynamiser l'info de France 2. Ecourter une fois par semaine, le JT de David Pujadas et proposer, à 20h15, un nouveau rendez-vous politique hebdomadaire présenté par Karim Rissouli et coproduit par Renaud Le Van Kim ("le Grand Journal"). Tollé immédiat à France Télé où la tradition veut que les magazines politiques soient intégralement fabriqués en interne. Field finira par reculer. "J'ai entendu les demandes de la rédaction de maîtriser pleinement les émissions politiques et j'y souscris. Je renonce à ce projet. Je m'appuie sur le service politique de France Télévisions" , expliquera-t-il au "Parisien". "Recourir à des solutions extérieures est souvent mal perçu en interne, analyse un cadre de la maison. Ça crispe et suscite inévitablement des jalousies." 

 
# 7. L'ÉCHEC DE LA MISSION PACIFICATION

En six mois, Field a réussi à se mettre à dos une partie de la rédaction de France 2, agacée par les épisodes de "Dialogues Citoyens" et ce projet - avorté - de magazine politique produit par Le Van Kim. Quant aux équipes de France 3, réputées frondeuses, elles restent courroucées par le projet de fusion des rédactions. 
Pour ramener un peu de calme dans la maison, Delphine Ernotte est sortie du bois et a demandé à Alain de Chalvron, ex-correspondant à Pékin, de jouer les Casques bleus. Sa mission : réaliser un rapport sur les relations de travail à l'information et proposer des solutions d'amélioration. Chalvron doit livrer ses conclusions début juin. Field est-il pour autant en danger ? "S'il a de bonnes idées, il restera , analyse l'un de ses prédécesseurs. Il a, pour l'instant, le soutien à la fois de sa direction et de l'autorité de tutelle. C'est l'essentiel. Mais le jour où l'autorité de tutelle dira : “Balayez-moi tout ça”, là… il sera rattrapé par le principe de réalité."

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