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samedi 4 novembre 2017

« L’ex Orange tire les chaînes du service public vers le bas » estime Frédéric Taddeï…« France Télévisions, c’est un gâchis »



« L’ex Orange tire les chaînes du service public vers le bas » estime Frédéric Taddeï…« France Télévisions, c’est un gâchis » 

Que dire à Frédéric Taddeï dont l’analyse sans appel est aujourd’hui dans toutes les têtes et surtout sur toutes les bouches ?   

Encore quelques jours avant que France Télévisions démarre une nouvelle ère avec un professionnel de la télé qui aura pour cinq ans la lourde tâche de redresser et réformer en profondeur France Télévisions pour que le « gâchis » qu’il évoque à juste titre ne soit qu’un mauvais souvenir.

Dans l’interview qu’il vient de donner à Alain Constant pour « Le Monde », le présentateur de « Ce soir (ou jamais !) » de 2006 à 2016, aujourd’hui sur Europe 1, estime effectivement que Delphine Ernotte tire les chaînes du service public vers le bas.

L’État qui en est du reste bien conscient, cherche activement la perle rare.  

La situation générée par celle « Scharmeck and co » parachutait à France Télés à l’été 2015 sans aucune connaissance du secteur dont parle celui qui anime, entre autres,  du lundi au jeudi en direct « Europe 1 Social Club », est totalement catastrophique. Celle qui n’a fait que tacler tous azimuts depuis des semaines l’actionnaire ne peut plus rester. 

« Chaque jour qui passe est un jour de trop » disent en chœur ceux qui veulent arrêter net le massacre.

vendredi 3 novembre 2017

"La Lettre A" s'interroge sur de très possibles suites judiciaires à l'audience du 24 octobre dernier.

"La Lettre A" s'interroge sur de très possibles suites judiciaires à l'audience du 24 octobre dernier. 

Le blog CGC Média vous propose de découvrir l'article publié dans "La Lettre A" (n°1796 du 2/11/17) s'interroge sur de très possibles suites judiciaires à l'audience du 24 octobre dernier sous le titre "France TV : bientôt dans le viseur du PNF ?"

Le SNPCA-CGC ne fera pour l'heure aucun commentaire sur les quelques lignes qui vont suivre, sauf à ajouter en image la convention de mécénat signée en juin 2016 [* le 13 juin pour un effet rétroactif au 3 mars, ndlr] et indiquer que le jugement est prévu pour le 5 décembre prochain.
 
Le Parquet national financier pourrait mettre son nez dans le dossier de la Fondation des femmes qui oppose France Télévisions au syndicat SNPCA-CFE-CGC. Le litige autour des trois clips défendant les droits des femmes que France télévisions a commandés en 2016 à Maxime Ruszniewski, à la tête de la société Pardi ( LLA no1764), n'est pas éteint. Le syndicat SNPCA-CFE-CGC fourbit ses armes après l'audience du 24 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris. Il a déposé il y a quelques mois une citation directe pour favoritisme, recel de prise illégale d’intérêts contre Delphine Ernotte, PDG de France TV, son dircab' Stéphane Sitbon-Gomez, Anne-CécileMailfert, sa compagne à la ville et présidente de l'association de préfiguration de la Fondation des femmes, ainsi que Maxime Ruszniewski.

Mais même si la démarche du syndicat était frappée de nullité par une décision du tribunal, l'organisation représentant les salariés peut encore déposer plainte ou saisir le Parquet national financier (PNF). 

De fait, des zones d'ombre persistent dans le dossier. L'argument selon lequel les clips seraient des programmes est battu en brèche par le syndicat. Celui-ci souligne l'absence de commande de la part de directeurs d'antennes, ce qui fait de ces clips des objets promotionnels et non des programmes au sens de l'ordonnance de 2015 sur les marchés publics.  

Quant à la convention de mécénat signée en 2016 [* le 13 juin pour un effet rétroactif au 3 mars, ndlr] elle intronise l'association de préfiguration comme une fondation à part entière, bien que Bercy n'a jamais délivré les agréments exigés pour l'exercice de ce statut.



jeudi 2 novembre 2017

L’État demande des économies aux français mais l’ex Orange claque le fric des contribuables pour sa pub perso !



L’État demande des économies aux français mais l’ex Orange claque le fric des contribuables pour sa pub perso ! 

Ça va durer encore longtemps ? 

Les salariés de France Télés comme les contribuables français en ont plus que marre de découvrir les révélations que fait  régulièrement « Le Canard enchaîné » sur le fric des contribuables que claque sans compter l’ex Orange qui, voilà encore quelques jours, ne cessait d’éructer contre l’État/actionnaire révisant à la baisse d’une cinquantaine de millions les subsides de France Télés.

Le palmipède nous apprend aujourd’hui que les deniers publics servent à présent à la pub perso de celle que « Schrameck and co » parachutait  à FTV sans connaissance du secteur à l’été 2015.   

"Lassée des ricanements sur son compte dans les dîners en ville et des critiques sur son groupe public, elle a passé commande, cet été, d'une étude à l'agence Alquier communication" écrit l'hebdomadaire satirique (*ci-après)

Celui qui va prendre très prochainement maintenant les rennes de France Télés, en plus de l'inévitable contrôle global des finances exsangues qu'il va devoir mener, va avoir du pain sur la planche pour remonter l'entreprise au trente-sixième dessous !
 

"À France Télés, Delphine Ernotte ne rompt pas avec la bonne vieille tradition qui consiste à faire appel à des consultants extérieurs pour soigner sa com. Lassée des ricanements sur son compte dans les dîners en ville et des critiques sur son groupe public, elle a passé commande, cet été, d'une étude à l'agence Alquier communication. Cette mission intitulée « benchmark, méthodologie et proposition de communication », donne des pistes la direction de France Télés pour améliorer l'image de sa grande patronne et mieux vanter les belles réalisations d'entreprise…Comme le dit-l’agence sur son site Internet, le métier d’Alquier communication, c'est aider nos clients à disposer toujours de plusieurs longueurs d'avance. Et parfois aussi à rattraper les longueurs de retard."

mercredi 1 novembre 2017

Éric Monier accusé de harcèlements sexuel par une consœur: réaction en chaînes.



Éric Monier accusé de harcèlements sexuel par une consœur : réaction en chaînes.

TF1 la première chaîne de la TNT n’aura pas traîné pour publier un communiqué suite aux différents articles parus dans la presse et les média qui visent Éric Monnier que Thierry Thuillier faisait recruter par le groupe dès 2016
« Le Groupe TF1 a pris connaissance qu’une plainte aurait été déposée pour harcèlement à l’encontre d’Éric Monier, Directeur de la Rédaction de LCI depuis 2016, pour des faits qui remonteraient à 2012 – 2013. Une instruction aurait été ouverte auprès du Procureur de la République. Éric Monier, qui bénéficie de la présomption d’innocence, a informé l’Entreprise de son intention de porter plainte pour dénonciations calomnieuses.
Si les faits reprochés sont avérés, le groupe TF1 tirera toutes les conséquences de suites judiciaires consécutives à cette affaire. »
Tout est dit avec cette dernière phrase «  tirera toutes les conséquences de suites judiciaires consécutives à cette affaire » ! 

Pas besoin d'être un grand clerc pour comprendre que la plainte qui a été déposée lundi auprès du procureur de la République, François Molins, pour des faits survenus entre 2011 et 2013 comme l’a confirmé Philippe de Veulle l’avocat de la plaignante Anne Saurat-Dubois, n’en est visiblement qu’à un début.  

Cette procédure qui devrait en toute logique faire l’objet pour le moins d’une instruction judiciaire, devrait avoir beaucoup plus de conséquences que certains le pensent.

Est-il besoin de rappeler qu’avant d’être lui-même dégagé par l’ex Orange, Pascal Golomer, l’éphémère directeur exécutif en charge de l’information de France Télés en avait  son candidat pour prendre le nouveau poste de directeur de la rédaction commune à France 2 et France 3 en janvier 2016. Qu’à l’époque donc Delphine Ernotte qui avait choisi de remplacer Golomer par Michel Field aujourd’hui payé comme « chercheur de Culture au sein de France Télés », avait déclaré l’écarter «en raison de problèmes relationnels et de management avec certains salariés».

Que Thierry Thuillier (l’ex-directeur de l’information de FTV) ayant lui-même rejoint LCI, faisait intégrer en septembre 2016 avec effet au 3 octobre dela même année pour qu’il dirige la rédaction de la chaine d’info en continu du groupe TF1, Éric Monier qu’il connaissait donc très bien et qui s’apprêtait visiblement à devenir son bras droit cette fois-ci sur TF1. Thierry Thuillier qui n’avait alors pas dequalificatif assez amène dans un communiqué pour vanter les qualités de l’intéressé «Nous avons la conviction que son parcours et son expérience, tant sur le terrain qu’au sein des différentes rédactions qu’il a dirigées, seront des atouts précieux pour accompagner le développement de LCI sur la TNT gratuite et ses supports numériques». 

Tout ce petit monde qui aujourd’hui s’étonne de cette situation et n’aurait jamais été au courant de quoi que ce soit ?! Ces « problèmes relationnels avec certains salariés » - son comportement donc qu’évoquait Ernotte -  ils avaient évidemment dû remonter aux oreilles de toute une chaîne hiérarchique à commencer par  Murielle Berreti-Charles aux relations sociales et à la RH du siège ou encore d’Arnaud Lesaunier qui gérait alors les journalistes !?  

La petite phrase répétée à l’envi par plusieurs média «Tout le monde était au courant» prend donc ici un sens tout particulier et résonne à l’article qu’écrivait Renaud Revel « Il y a quelques jours de cela, j’évoquais sur cette page, des cas de harcèlements sexuel survenus à France Télévisions. Cette allégation m’avait valu un tombereau de rédactions outragées. Quelques bonnes âmes s’indignaient que je ne livre aucun nom et m’en tienne à de simples allusions explicites. Il se trouve qu’au moment où je commettais cet article aucune plainte n’était venue corroborer ce qu’un grand nombre de journalistes et de cadres dirigeants de France Télévisions et d’ailleurs savaient. Et se taisaient.
Or depuis hier, une femme parle, témoigne et vient de déposer plainte auprès du Procureur de Paris. Anne Saurat-Dubois, a en effet décidé d’attaquer son ancien directeur, Éric Monier. Et treize autres journalistes qui travaillent au sein de cette même rédaction racontent les pratiques et supposées dérives de celui qui dirige aujourd’hui celle de LCI… » 

L’instruction va devoir déterminer entre autres qui savait, s’est tu sciemment et/ou a essayé de réduire, en réalité les victimes plutôt que ceux qui les commettait.

Comme le rappelle l’avocat d’Anne Saurat-Dubois qui est pour l’heure, la seule à porter plainte contre Éric Monier qui dit vouloir de son côté porter plainte ici et là pour "dénonciation calomnisieuse" : «Ce dossier qui comporte des attestions (déclarations de témoins directs ou indirects) ainsi que des indices concordants » - les délais de prescription pour les délits sexuels en 2017 ayant été allongés par le législateur (passés de 3 à 6 ans) - « les faits dénoncés étant précis et graves», il y a fort à penser que les réactions en chaînes se multiplient et déclenchent le plus probablement qui soit une incommensurable réaction en chaîne !

mardi 31 octobre 2017

Une plainte pour harcèlement sexuel et moral vise apparemment l’ex bras droit de Thierry Thuillier sur France Télés qu’il a fait venir sur TF1 et qu'il connait bien.



Une plainte pour harcèlement sexuel et moral vise apparemment l’ex bras droit de Thierry Thuillier sur France Télés qu’il a fait venir sur TF1 et qu'il connait bien.

Dans un article au vitriol publié ce 31 octobre et intitulé «"Attention à Monier" : enquête surl'ex-ponte de France 2 accusé de harcèlement sexuel », le site BuzzFeed fait état de la plainte qu’a déposée contre lui qu’Anne Saurat-Dubois, aujourd’hui journaliste pour BFM-TV.

Anne Saurat-Dubois, journaliste pour BFM-TV, attaque donc son ancien chef pour harcèlement sexuel selon BuzzFeed qui écrit un long article sur le sujet que le blog CGC Media vous propose de découvrir intégralement  ci-après:



"Treize autres journalistes qui travaillaient sous ses ordres racontent les dérives de celui qui dirige aujourd'hui la rédaction de LCI. Anne Saurat-Dubois, journaliste pour BFM-TV, attaque son ancien chef pour harcèlement sexuel. Treize autres journalistes qui travaillaient sous ses ordres racontent les dérives de celui qui dirige aujourd'hui la rédaction de LCI. 

 Joint par téléphone, Éric Monier n'a pas souhaité répondre.


«Horresco referens», du latin pour «je frémis en le racontant». C'est l'une des maximes préférées d'Éric Monier, directeur de la rédaction de LCI. Une phrase que pourrait prononcer aujourd'hui Anne Saurat-Dubois, journaliste pour BFM-TV, qui a décidé de briser le silence. La journaliste a porté plainte lundi auprès du procureur de Paris. Elle accuse Éric Monier de harcèlement sexuel et de harcèlement moral, lorsque celui-ci était directeur de la rédaction de France 2. 

Selon Anne Saurat-Dubois, son refus de coucher avec son supérieur hiérarchique a entraîné la fin de son parcours professionnel à France 2. En plus de son témoignage, BuzzFeed News a pu s'entretenir avec 13 journalistes, dont 12 femmes, qui ont travaillé avec Éric Monier. Ces témoins racontent le sexisme pesant qu'il faisait régner, ses remarques de «gros dégueulasse» et l'avertissement que les femmes se passaient entre elles : «Ne restez pas seule avec lui.» Des informations qu'Éric Monier n'a pas souhaité commenter.


Plainte pour harcèlement sexuel et moral


Ce 31 octobre, les services du procureur de Paris ont reçu la plainte d’Anne Saurat-Dubois. La journaliste porte plainte contre Éric Monier pour harcèlement sexuel et harcèlement moral. 

Selon nos informations, c'est un déjeuner en 2012 qui est au cœur de la plainte. Alors que la jeune journaliste travaille en CDD pour France 2, Éric Monier lui propose un bilan de compétences autour d’un déjeuner. Elle prépare une note sur son travail et les marges de progression qu'elle pense avoir au sein de la rédaction. «La discussion a très vite dérapé sur sa vie sexuelle. Il me parle de sa vie sexuelle d'avant, quand il était correspondant à l'étranger», raconte la journaliste à BuzzFeed News. «À ce moment-là je suis extrêmement mal à l'aise. Et là il continue, me dit que son type, c'est les blondes de 25 ans. Là, je me tasse sur ma chaise, je commence à trembler. Puis il m'a fait une proposition ferme.» Proposition que la journaliste doit refuser plusieurs fois.


C’est alors qu’Éric Monier en serait venu aux menaces, expliquant à la journaliste qu’il pouvait faire de sa vie «un enfer», si elle s’obstinait à repousser ses demandes. Sous le choc, la journaliste quitte son travail quelques jours, et revient à France 2 avec l'espoir que cette menace ne sera pas mise à exécution. «Tout le monde sait qu'il faut pas déjeuner seule avec lui» lui expliquent les collègues à qui elle raconte le déjeuner avec Éric Monier. «Tout le monde était au courant de son comportement».


Deux journalistes qui ont recueilli les confidences d'Anne Saurat-Dubois dans les mois qui ont suivi le déjeuner avec Éric Monier confirment le récit de la jeune femme auprès de BuzzFeed News. Le premier, qui n'a pas souhaité témoigner, même sous couvert d'anonymat, nous a fait part de la détresse de la jeune femme, et de la volonté d'Éric Monier, selon lui, de mettre fin au plus vite à son parcours à France 2.


De son côté, Claire*, qui occupe actuellement un poste de responsabilité à France Télévisions et qui préfère témoigner anonymement, confirme les difficultés rencontrées par Anne Saurat-Dubois pour travailler sereinement au sein de la rédaction. À l'époque, elles travaillent toutes les deux pour l'émission «Télématin». «On devait tester tous les jeunes journalistes en plateau. Pour voir s'ils étaient bons à l'antenne. Sauf Anne. Elle a été refusée.» Pourtant, un membre de la production de l'émission décide de passer outre. «Éric Monier est devenu agressif quand il l'a appris, sa réaction semblait personnelle, et pas professionnelle, d'autant qu'Anne était très douée dans ce qu'elle faisait», se souvient Claire. Finalement, la jeune femme lui raconte le comportement d'Éric Monier, les avances refusées, et la rancœur de son patron. «J'ai su tout de suite que c'était vrai, je n'ai pas été surprise une seconde», explique Claire, qui a elle aussi eu vent des rumeurs qui courent sur le comportement du directeur de la rédaction à l'égard des femmes.


«Avec une robe pareille, vous pouvez rester.»


Les 12 autres femmes journalistes à qui nous avons parlé évoquent le comportement dérangeant, la façon de regarder les femmes, de leur parler.


Mathilde* arrive à France 2 fin 2010. Elle a 21 ans. Un matin, alors que se tient la conférence de rédaction quotidienne où l'on décide des thèmes qui seront traités dans les journaux de la chaîne, elle se voit attribuer un sujet, mais demande si elle peut rester un peu plus longtemps pour assister à la fin de la conférence. Réponse d'Éric Monier, selon le récit de Mathilde : «Avec une robe pareille, vous pouvez rester.» Autour de la table, personne ne relève. «Je me suis dit que c'était un gros dégueulasse, mais que ce n'était pas grave», se rappelle la jeune femme. Et puis elle raconte l'anecdote à ses collègues femmes à la cantine. «Tout le monde savait qu'il était dégueulasse.» Elle se prépare alors à ne pas céder à ses avances. «J'ai instauré très vite mon refus. Je l'ai traité comme on traite un vieux lourd dans un mariage. Il ne me faisait pas peur.» Viennent ensuite les invitations à déjeuner. Tout le monde lui intime de ne pas s'y rendre. Mathilde déjeunera tout de même plusieurs fois avec Éric Monier. Au cours de l'un de ses déjeuners, il lui demandera même si elle pense qu'il a «un problème avec les femmes et avec le sexe».

«Surtout, ne lui laisse pas croire qu'une ouverture est possible»

Après son passage à France 2, Mathilde recroisera Éric Monier en 2015, alors qu'ils travaillent tous les deux chez Elephant, la société qui produit «Sept à Huit» pour TF1. Une société qu'Éric Monier rejoint après avoir été écarté de France 2. Mathilde et sa collègue d'alors, Sandra*, se souviennent parfaitement de cette scène. Un jour, Éric Monier entre dans un bureau où se trouve un rédacteur en chef et plusieurs femmes journalistes et leur jette : «Joli cheptel !»

Avant Elephant, Éric Monier était connu comme le loup blanc à France 2. Celui avec lequel une femme ne doit pas se retrouver seule trop longtemps. Inès* a été prévenue avant même de commencer son travail pour la chaîne. Embauchée en 2015, elle reçoit un coup de fil quelques jours avant le début de son contrat. Une ancienne journaliste de la chaîne la félicite et lui explique au téléphone : «Fais attention à Éric Monier.» Une autre journaliste, Laura*, a reçu le même avertissement en arrivant à France Télévisions en 2014. «On m'a dit qu'il avait quelques soucis avec les femmes.» On lui conseille alors d'adapter son comportement en sa présence : «Il faut essayer de ne pas trop s'en approcher. Faut pas lui faire de grand sourire. Et surtout, ne lui laisse pas croire qu'une ouverture est possible.»

«Il m'a inspectée comme il l'aurait fait avec un poulet dans une boucherie»


Au-delà du «regard graveleux» d'Éric Monier, que plusieurs femmes évoquent, il y a ses remarques. 

Alice* y a eu droit. Elle travaillait à «Télématin» depuis quelques semaines quand Éric Monier lui a parlé pour la première fois. «Un matin, alors qu'il ne m'avait jamais adressé la parole, il s'arrête devant moi, me regarde des pieds à la tête sans aucune gêne, sans même tenter d'être discret et déclare : "Ah ouais pas mal..." Et puis il a continué son chemin, sans rien ajouter. Son attitude était sans équivoque, il m'a inspectée comme il l'aurait fait avec un poulet dans une boucherie.»


Les précautions sont de mise. À tel point que Flore* change sa façon de s'habiller pour se rendre dans son bureau, un jour où il la convoque pour évoquer son travail. «C'était en août, donc il faisait chaud. Mais je me souviens que par réflexe, je m'étais mis un vêtement avec un col au ras du cou pour être sûre qu'il n'y ait aucun malentendu. J'ai ressenti comme toutes les nanas une certaine gêne, un malaise à côté de lui, de par son regard et sa façon de poser ses yeux sur nous. Mais on ne peut pas poursuivre quelqu'un pour un regard graveleux.» Preuve que la réputation d'Éric Monier est bien connue, Flore se rappelle l'une des premières remarques qu'on lui a faites en commençant son contrat à France 2 : «Bah alors, t'es passée sous le bureau pour avoir ton boulot ?»

«Je ne me suis jamais autant sentie déshabillée du regard»


«Je ne me suis jamais autant sentie déshabillée du regard que par ce type» confirme Zoé*, qui a quitté France 2 en 2013. Elle se souvient d'une soirée à la rédac' où les journalistes décompressent en buvant quelques verres. Éric Monier est présent. Il complimente les fesses d'une journaliste. Puis se lâche à nouveau. «Là, il se lance sur les prostituées africaines. Il explique qu'elles sont les meilleures de la terre [Éric Monier a longtemps été correspondant en Afrique, notamment à Dakar, ndlr]. C'était glauque et gênant, ça n'avait rien à faire dans une soirée de service.»



Désormais directeur de la rédaction de LCI


Pourquoi ces témoignages ne font-ils surface que deux ans après ? Sans doute parce qu'Éric Monier n'est pas n'importe qui.  

Si la plupart des journalistes qui nous ont parlé ont préféré rester anonymes, c'est aussi parce que l'homme appartient au premier cercle de Thierry Thuillier.


A l'époque où Éric Monier est accusé d'avoir harcelé Anne Saurat-Dubois, Thierry Thuillier était directeur de l'information de France 2. Il l'a été de 2010 à 2015. Il a donc été son supérieur hiérarchique tout au long de la période où il a été directeur de la rédaction. C'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui, puisque Thierry Thuillier est directeur général adjoint du pôle information du groupe TF1, faisant de lui l'un des journalistes les plus influents de la presse audiovisuelle française.


Dominique Pradalié, secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ), ex-déléguée syndicale centrale du SNJ à France Télévisions, assure que la direction de France 2 a été avertie des méthodes «brutales» du directeur de la rédaction. «En dépit des rumeurs et des évidences, aucune des femmes n'a voulu pousser plus loin. Mais ce que je sais, c'est que moi-même, et à plusieurs reprises dans des réunions avec la direction, j'ai fait état de sa brutalité et de la façon abominable dont il parlait aux gens.»


Pour Claire*, ex-journaliste de «Télématin», le limogeage d'Éric Monier en 2015 n'est pas un hasard. «Je pense que la direction de France Télévisions a fait son boulot, avec les éléments dont elle disposait.» À l'époque, les articles sur le départ d'Éric Monier évoquaient des «problèmes relationnels et de management avec certains salariés», sans donner plus de détails. Les agissements problématiques d'Eric Monnier ont semble-t-il cessé depuis qu'il travaille à LCI. S'ils avaient eu vent de la réputation d'Éric Monier à France 2, plusieurs journalistes de LCI nous ont affirmé n'avoir jamais été témoin ou avoir entendu parler de comportements déplacés du directeur de la rédaction depuis qu'il travaille au sein de la chaîne d'information.


Joint par téléphone, Éric Monier n'a souhaité apporter «aucun commentaire» sur la plainte déposée par Anne Saurat-Dubois. «Je connais la personne que vous évoquez, oui, en effet, mais je ne suis pas au courant de ce que vous me dites, du tout.» Interrogé sur les autres témoignages que nous avons recueillis, Éric Monier a simplement indiqué «ne pas savoir» de quoi nous lui parlions. «J'aimerais connaître la réalité de cette plainte et puis on en reparle le cas échéant» nous a indiqué le journaliste.


Joint par téléphone et par mail, Thierry Thuillier n'a pour le moment donné suite à nos sollicitations."


*Les prénoms ont été modifiés à la demande des témoins qui, travaillant toujours dans le milieu du journalisme, craignent des répercussions sur l'évolution de leur carrière.